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Commentaire de bakerstreet

sur Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918


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bakerstreet bakerstreet 13 novembre 2015 12:05

@Jean-François Dedieu
Les rallonges que vous tirez avec brio et avec beaucoup d’émotions, en suscitent autant chez moi. Le temps est étrange. Alors que la seconde guerre mondiale me semblait si loin quand j’étais gosse, alors qu’elle n’était qu’à une encablure de 20 ans à peine, la guerre de 14 me semble maintenant toute proche. Pas si étonnant que cela évidemment, car nous vieillissons et tout devient très relatif, et une décennie n’a plus le même sens ; mais parallèlement, la société a fait aussi tout un retour sur ces deux guerres, qui n’en furent presque qu’une seule . Ce sont trois ou quatre générations de gueules cassées, qui se sont suivies, réinstallant des boiteries, toute une culture de la honte, de la violence et du secret. Je suis retourné dans le nord l’an passé, à la faveur des vacances. Ces terres cassées portent toujours la trace des combats. La première fois que je m’y suis rendu, c’était à la faveur si l’on peut dire, de mon service militaire. Faire une marche de 100 kilomètres qui passait entre autres par le chemin des dames et plusieurs lieux de combats avaient été pour moi une drôle d’expérience, un peu hallucinée, dans cet étrange parcours touristique sur les lieux où s’était battu mon grand père. Parfois je l’imaginais. C’était Novembre, il pleuvait, nous étions crevé, traînant notre bardât. Pour finir, nous avons fini au matin exténués dans la visite d’un mémorial où un ancien poilu unijambiste nous avait fait la visite d’une sorte de musée de la désintégration et de l’horreur. Jamais, une visite de musée « en live » ne me fit autant d’effet.


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