@Elliot
La passivité bienveillante ?
Voici un extrait d’article : « L’État Islamique moderne, cancer du capitalisme » de Nafeez Ahmede,( article qui est paru aujourd’hui sur Les Crises et que je vous conseille dans son intégralité)
En Turquie
Grâce à un nouvel accord avec la Turquie, les États-Unis coordonnent
actuellement l’approvisionnement continu en aide militaire aux rebelles
« modérés » pour combattre l’État islamique. Pourtant, ce n’est un
secret pour personne que pendant toute cette période, la Turquie a
directement parrainé al-Qaïda et l’État islamique dans le cadre d’une
manœuvre géopolitique destinée à écraser les groupes d’opposition kurdes
et à faire tomber Assad.
On a fait grand cas des efforts « relâchés » de la Turquie pour
empêcher la traversée de son territoire par les combattants étrangers
souhaitant rejoindre l’État islamique en Syrie. Ankara a récemment
répondu en annonçant avoir arrêté plusieurs milliers d’entre eux.
Ces affirmations sont imaginaires : la Turquie a délibérément abrité
et acheminé le soutien apporté à l’État islamique et à al-Qaïda en
Syrie.
L’été dernier, le journaliste turc Denis Kahraman a interviewé un
combattant de l’État islamique recevant un traitement médical en
Turquie ; ce dernier lui a dit : « La Turquie nous a ouvert la voie. Si
la Turquie n’avait pas fait preuve d’autant de compréhension à notre
égard, l’État islamique n’en serait pas là où il en est actuellement.
Elle [La Turquie] a manifesté de l’affection à notre égard. Un grand
nombre de nos moudjahidines [djihadistes] ont reçu un traitement médical
en Turquie. »
Plus tôt cette année, des documents officiels de l’armée turque (le
Commandement général de la gendarmerie) divulgués en ligne et
authentifiés ont révélé que les services de renseignement turcs (MIT)
avaient été surpris par des officiers militaires à Adana alors qu’ils
étaient en train de transporter par camions des missiles, mortiers et
munitions anti-aériennes « à destination de l’organisation terroriste
al-Qaïda » en Syrie.
Les rebelles « modérés » de l’ASL sont impliqués dans le réseau de
soutien turco-islamiste parrainé par le MIT. L’un d’eux a expliqué au
Telegraph qu’il « gère désormais des refuges en Turquie hébergeant des
combattants étrangers qui cherchent à rejoindre le Front al-Nosra et
[l’État islamique] ».
Des responsables politiques ont cherché à attirer l’attention sur ce
sujet, en vain. L’année dernière, Claudia Roth, vice-présidente du
parlement allemand, a fait part de sa consternation face au fait que
l’OTAN autorise la Turquie à abriter un camp de l’État islamique à
Istanbul, à faciliter les transferts d’armes à destination de militants
islamistes à travers ses frontières, et à soutenir tacitement les ventes
de pétrole de l’État islamique. Rien ne s’est passé.