@tf1Groupie
Bonjour,
« prévenir les migrants que c’est beaucoup mieux chez eux » ?
Chez eux, il y a souvent la guerre, je crois, et c’est évidemment pire. C’est surtout cela qu’ils fuient.
il me semble avoir entendu que la guerre nous rattrapait et, si c’est vrai, souhaitons qu’elle ne soit pas une guerre civile.
Au delà des réactions initiales explicables mais qui peuvent aggraver la situation, peut-être est-il temps de réfléchir et de chercher à comprendre, ce qui n’est en aucun cas excuser ou se résigner.
Un journaliste comme Chris Hedges qui n’ignore pas ce qu’est la guerre a dit des choses intéressantes (Un terrible dénouement)
: L’attrait exercé par l’État islamique, qui compte plus de 30 000
combattants étrangers, s’explique en ce qu’il exprime la rage ressentie
par les dépossédés de la Terre et en ce qu’il s’est libéré des entraves
de la domination occidentale. Il défie la tentative néolibérale de
transformation de l’opprimé en déchet humain. Vous pouvez condamner sa
vision médiévale d’un état musulman et ses campagnes de terreur contre
les shiites, les yazidis, les chrétiens, les femmes et les homosexuels —
ce que je fais — mais l’angoisse qui inspire toute cette sauvagerie est
authentique ; vous pouvez condamner le racisme des suprématistes blancs
qui se rallient à Trump — ce que je fais — mais ils ne font eux aussi
qu’obéir à leur propre frustration et désespoir. L’ordre néolibéral, en
transformant les gens en main d’œuvre superflue et par extension en
êtres humains superflus, est responsable de cette colère. Le seul espoir
restant réside en une réintégration des dépossédés dans l’économie
mondiale, afin de leur donner un sentiment d’opportunité et d’espoir, de
leur donner un futur. Sans cela, rien n’endiguera le fanatisme.