2ème couche :
C’est une petite défaite pour le gouvernement dans sa gestion du très sensible dossier des emprunts toxiques… mais probablement une défaite temporaire. Le Conseil constitutionnel a décidé d’invalider le dispositif qui visait à sécuriser la situation de la banque à l’origine de ces prêts structurés, en l’occurrence Dexia, aujourd’hui sous tutelle de l’Etat.
Le gouvernement souhaitait ainsi valider les contrats de prêt qui avaient été signés même en l’absence de mention, obligatoire, du taux effectif global (TEG) ou d’erreur dans son calcul. Le tout pour éviter les contentieux juridiques qui se multiplient et pourraient avoir pour conséquence une nécessaire recapitalisation par l’Etat de la Société de financement des investissements locaux (Sfil), nouvelle structure ayant pris le relais de Dexia.
Vers un dispositif juridique réécrit
Toutefois, c’est avant tout sur le périmètre de la mesure que les sages
ont censuré la disposition, laissant espérer au Gouvernement une simple
réécriture de manière à ce qu’elle soit jugée constitutionnelle. Car si
la Rue Montpensier a censuré le paragraphe II de l’article 92 validant
le défaut de mention du taux effectif global (TEG) dans les prêts aux
personnes morales, c’est avant tout parce que ce texte « ne distinguait
pas selon les personnes morales, publiques ou privées, ni selon les
prêts, structurés ou non. Cette validation, dont la portée n’était pas
strictement définie, contrevenait aux exigences découlant de l’article
16 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 »,
décryptent les juges dans leur communiqué commentant leur décision.
S’agissant du taux d’intérêt (paragraphe III), qui constituait une
modification générale des règles du droit du crédit, le Conseil a jugé
qu’il n’avait simplement pas sa place en loi de finances.
Une précision qui laisse espérer à Bercy une porte de sortie rapide : « Un dispositif législatif tenant compte des arguments soulevés par le Conseil constitutionnel sera préparé dans les meilleurs délais », ont ainsi annoncé Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve, respectivement ministres des Finances et délégué au Budget, dans la foulée de la décision du Conseil. Les collectivités qui dénonçaient ce dispositif de validation ne devraient donc pas avoir gain de cause très longtemps, même si une association comme la FVM se réjouit aujourd’hui que le Conseil constitutionnel « protège les droits des collectivités locales vis à vis des banques ».
Un fonds de soutien peut en cacher un autre
En revanche, les juges ont validé le dispositif de soutien aux
collectivités territoriales en autorisant la création d’un fonds d’aide
de 100 millions d’euros par an pendant 15 ans (article 60 de la loi de
finances pour 2014), soit 15 milliards d’euros sur la période. Le
guichet pour les collectivités demandeuses est donc ouvert.
Reste qu’un précédent fonds de 50 millions d’euros, préalablement créé par la loi de finances rectificatives pour 2012, a d’ores-et-déjà soulagé les « finances toxiques » de deux collectivités. D’abord celles d’Asnières-sur-Seine, dont l’encours de dette est aujourd’hui encore constitué à 67 % d’emprunts structurés à risque, et qui avait le 10 décembre obtenu l’engagement du ministère délégué à la Décentralisation d’obtenir une aide exceptionnelle de deux millions d’euros.
La Seine-Saint-Denis, dernière bénéficiaire du fond initial
Et de manière plus récente encore, c’est le département de
Seine-Saint-Denis qui s’est vu octroyé par arrêté, diffusé au JO du 29
décembre, 4,485 millions d’euros au titre de ce fonds. « Après des
années de déni de la part des pouvoirs publics face à ce scandale
bancaire, ce soutien inédit de l’Etat incarne une nouvelle victoire de
la Seine-Saint-Denis dans la bataille contre les emprunts toxiques »,
s’est réjoui Stéphane Troussel, à la tête du département dont 51 % de la
dette est encore constituée d’encours à risques (contre 93 % en 2008).
« Sans cette aide exceptionnelle de l’Etat, le département aurait dû
payer un taux d’intérêt proche de 10% pour l’un des contrats et de près
de 30% pour le second », développe-t-il. Cette aide devrait en effet
servir « au remboursement de deux emprunts hautement toxiques ».
Mais le département reste en contentieux avec quatre banques pour 17 contentieux en tout qui lui réclament 170 millions d’euros pour « sortir » des emprunts toxiques… hors remboursement du capital restant dû. La Seine-Saint-Denis devrait être la deuxième et dernière collectivité bénéficiant de ce fonds puisque la LFR pour 2012 conditionne ce type de versement « à la signature, avant le 31 décembre 2013, d’une convention entre le représentant de l’Etat dans le département et la collectivité territoriale ou le groupement bénéficiaire ».
25/11 09:11 - Spartacus
@REMY Ronald Et le combat pour mettre devant leurs actes les signataires de ces prêts ? Zéro (...)
24/11 17:45 - REMY Ronald
@Spartacus Ah oui, L’EURIBOR ?... surnommée L’HORIBLOR car incroyablement manipulé (...)
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@REMY Ronald Les péripéties Hollandesques et le conseil d’état remplis d’Enarques (...)
24/11 11:39 - REMY Ronald
@Spartacus Raisonnement trop compliqué à suivre pour nous, simples con-tribuables. On va donc (...)
23/11 22:49 - Spartacus
@REMY Ronald La main dans le pot de confiture encore à dénier l’évidence !Même à (...)
23/11 20:07 - REMY Ronald
@Spartacus Hum... Hum... Qui donc ne sait pas lire ? Le jugement commence page 10 et cette (...)
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