« Quant à la France … elle devrait regretter son entrée dans l’Otan … »
La France n’est jamais sortie de l’OTAN.
Le 21 février 1966, de Gaulle a rendu public le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN, tout en réaffirmant l’alliance avec les États-Unis.
Le 3 avril 2008, Nicolas Sarkozy annonce dans une conférence de presse avec Angela Merkel la tenue du sommet de l’OTAN à Strasbourg-Kehl en 2009. À un journaliste lui demandant si la France allait réintégrer le commandement de l’OTAN à cette occasion, il répond :
« Chaque chose en son temps, laissons cheminer l’Europe de la défense, et nous continuerons à cheminer vers l’Otan. Je le redis, ce sont les deux en même temps, pas l’un ou l’autre, attendons le sommet (de Strasbourg-Kehl) ».
Le 8 avril 2008, le parti socialiste dépose une motion de censure ayant pour objet le projet du gouvernement de réintégration du commandement intégré de l’OTAN, ainsi que l’envoi de troupes combattantes en Afghanistan.
La motion est défendue par François Hollande qui déclare :
« [...] nous avons voulu placer notre débat de censure dans le cadre des graves décisions que le Président de la République vient de prendre à l’occasion du sommet de l’OTAN à Bucarest. Deux décisions majeures : l’une sur l’engagement de nos forces en Afghanistan, l’autre sur le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Chacun ici, au-delà de sa sensibilité politique, ne peut nier l’importance de ces choix, ne peut contester les changements d’orientation qu’ils annoncent. Chacun mesure la portée, sur notre politique étrangère comme sur notre stratégie de défense, de tels choix. Il ne s’agit pas d’une inflexion, d’une correction. Il s’agit bien d’une double rupture : rupture dans l’usage de nos forces en Afghanistan, rupture dans le consensus sur l’OTAN établi dans notre pays depuis 1966. Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays, et un vote solennel au Parlement. Au lieu de cela, c’est à Londres, devant le Parlement britannique, que le chef de l’État a révélé l’envoi de renforts en Afghanistan. C’est à Bucarest, jeudi dernier, que Nicolas Sarkozy a confirmé la réintégration de notre pays dans les structures militaires de l’OTAN. »
Le sommet de l’OTAN des 3 et 4 avril 2009 à Strasbourg entérine la réintégration dans le commandement intégré.
François Hollande, celui qui présentait la motion de censure, eh bien, personne n’a de ses nouvelles. Ah si ? vous en avez vous ?