@ Thibaut Durox
Je partage
l’essentiel de votre raisonnement : l’arsenal législatif est
suffisant pour poursuivre les prêcheurs qui sortent des rails de la
bienséance républicaine, point n’est besoin de faire de la
gonflette législative, il suffit de veiller à l’application
rigoureuse de ce qui existe et d’être donc conséquents : à
quoi sert-il de prendre une loi d’interdiction de la burqa ou du
niqab si c’est pour se couvrir de ridicule en transigeant avec son
respect ?
Cependant je relève
une contradiction.
À juste titre, vous
refusez le financement des cultes par l’état en respect des
dispositions de la loi de 1905 ( à cet égard il serait peut-être
opportun d’abroger les lois concordataires d’Alsace et de Lorraine
qui font désordre ) mais vous voulez aussi installer un organisme
chargé de contrôler la formation des imams, ce qui est une
ingérence dans l’organisation du culte musulman, un organisme au demeurant financé par les deniers publics ( je ne conteste pas le bien-fondé d’une telle initiative)
Quant au contrôle
des ressources, à partir du moment où l’état est par la loi absent, ces dernières ne peuvent qu’émaner de sources privées et,
au regard de l’indigence de nos concitoyens musulmans, elles ne
peuvent provenir en grande partie que de l’étranger.
Comme viennent des
USA les capitaux qui assurent le rayonnement grandissant des églises
évangélistes.
Il y a pénurie de
mosquées, ce qui n’est pas le cas des églises, temples ou
synagogues déjà présentes avant 1905.
On a donc le choix
entre des salles de prières plus ou moins clandestines dans les
caves ou des mosquées financées en grande partie de l’étranger
avec les conséquences qui peuvent en découler en matière de
philosophie religieuse.
On ne peut pas
contrôler ce que l’on refoule : on est donc condamnés à choisir entre des
principes rigides ou des accommodements.
L’Islam en tant que tel est une abstraction qui n’a ni droits ni devoirs sinon ceux qui émanent de Dieu : ce sont les citoyens musulmans qui bénéficient de droits comme tous les citoyens et qui sont tenus aux mêmes devoirs qu’eux.
En Allemagne l’état en tant que tel ne finance aucun culte, ce sont les citoyens qui dédicacent une partie de leurs impôts au culte de leur choix ou, pour les incroyants, à un organisme d’intérêt public.
Je ne connais pas la situation en Italie ou en Espagne mais il m’étonnerait fort que l’état y fût neutre.