Bonjour Olivier,
Je suis toujours partagée quand on parle de responsabilités dans le désenchantement actuel. Certes, on a affaire au mieux à des opportunistes, au pire à des crapules, mais le fait est que ces gens-là n’arrivent jamais tout seuls au sommet. Et qu’il n’y restent jamais par la seule grâce de Dieu.
Qui est venu en premier, la poule ou l’oeuf ? Le laissez-aller citoyen ou les abus des politiques ?
Comment se fait-il que des tricheurs avérés soient constamment réélus, comment expliquer la popularité de Sarkozy dont le moins qu’on puisse dire est que sa carrière comporte des périodes troubles, comment est-il possible pour des gens comme les Balkany de s’enrichir autant avec la bénédiction de leurs administrés ?
Le plus grand danger qui menace une démocratie est de croire qu’elle est éternelle. La vigilance reste toujours de mise, et l’insouciance fait le lit des extrêmistes, des pourris et des dictateurs en puissance.
Les gens ne font pas assez attention à la menace. Il suffit de constater quels sont les sujets qui attirent le plus d’intérêt dans les media, et ceux qui en attirent le moins. Comparez le TAFTA, les déchets nucléaires, le sort de la planète, l’étiquetage et la traçabilité des produits d’un côté, et les frasques de Nabilla, les coiffures de David Beckam et le buzz autour de Hunger Games de l’autre, et on comprend tout de suite mieux pourquoi on en arrive à une sorte de vide national sidéral dans lequel peuvent s’engouffrer toutes les dérives.
Les citoyens n’ont pas besoin de prendre les armes comme on entend maintenant ça et là, il suffit juste qu’ils réfléchissent, qu’ils votent avec conscience, qu’ils s’organisent pour faire respecter les lois et la constitution. Les moyens existent : saisir la justice ou le Conseil Constitutionnel, écrire aux députés, aux maires, s’organiser en association de défense...
La plupart du temps, il suffit de montrer à un tricheur qu’on ne se laissera pas faire pour que le tricheur recule, il faut toujours garder ça en tête.