Je me permets de faire un copier-coller d’une remarque que j’ai faite dans un autre article.
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Je pense que Poutine est un fin joueur d’échec.
Un joueur d’échec sait que, parfois, il faut savoir sacrifier une
pièce. Je ne veux pas dire ainsi que Poutine a, délibérément, envoyé un
avion se faire descendre en Turquie ou proche de la frontière turque*,
mais il en a pris le risque.
Alors, j’imagine deux type de réponse « poutinienne » :
- À mon
avis, c’est une hypothèse qui confine à la certitude, la Russie va
largement armer les Kurdes syriens ou irakiens avec des armes
sophistiquées, mais comme les Kurdes sont une nation, ces armes vont
sans doute être utilisées par les Kurdes en territoire turc. Et comme
les Kurdes sont très combatifs, Erdogan va sans doute regretter son coup
de poker.
- Si la Russie arrive à démontrer de façon plus ou moins
crédible que le SU-24 était en territoire syrien, je verrais assez bien
une plainte Russe, devant une quelconque instance internationale.
Ces deux hypothèse cadrerait assez bien avec la mentalité de joueur
d’échec et de judoka de Poutine : d’un côté on matraque militairement
Erdogan par Kurdes interposés et de l’autre, on met la légalité du coté
de la Russie.
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* Cette notion de proximité de frontière est très relative. Un avion comme le SU-24 met moins de 15 sec. pour parcourir 10 km.
À l’époque de la guerre du Vietnam, alors que l’aviation US arrosait
copieusement le nord du pays (le tonnage de bombe déversées par jour sur
le Vietnam dépasse largement la totalité du tonnage déversé par les USA
sur daech depuis le début des « frappes »), il y avait une bande
d’environ 30 km en territoire vietnamien, longeant la frontière
chinoise, qui n’a jamais reçu une seule bombe, tant les USA avait peur
d’empiéter sur le territoire chinois et d’ainsi justifier une
intervention directe chinoise.