Bonjour,
Ne mélangeons pas tout. L’EFSA est une chose et Séralini une autre.
En tant que statisticien à l’INRA il y a 2 ans j’ai eu l’occasion de voir l’étude de Séralini en détail et c’est mon supérieur hiérarchique, absolument dépourvu de conflit d’intérêt, qui a été chargé de traiter la partie statistique de l’étude en réponse au tabac provoqué par l’étude.
Et il ressort que, comme pour beaucoup de toxicologues aujourd’hui, Mr Séralini a choisi des échantillons de cobayes beaucoup trop petits par rapport à la norme statistique actuelle.
Chaque groupe de souris (régime avec du maïs normal, régime avec du maïs OGM, régime avec maïs normal et Round UP, et régime avec maïs OGM et round UP) avaient pour effectif 10 souris.
Mr Séralini a choisi une espèce de souris propre à développer plus facilement des cancers, ce qui n’a rien de reprochable puisqu’on s’attend à ce que le groupe avec régime normal développe lui aussi beaucoup de cancers, ce qui a été le cas.
Le problème d’avoir des effectifs aussi réduits, c’est que pour conclure à une augmentation du taux de cancers statistiquement significative, il faudrait compter, si le groupe normal développait 3 cancers, au moins 8 cancers chez un autre groupe. Les différences étaient plus réduites dans l’étude et la conclusion statistique est de dire qu’on ne peut pas conclure, les différences observées pouvant relever du simple hasard.
L’intérêt de l’étude est autre : la durée d’observation des souris, dans les standards de toxicologie, est très courte : 3 mois, et Mr Séralini a très bien souligné le fait que c’est une durée trop courte pour l’observation.