@ Patrice Gibertie
C’est de très bonne
polémique de caricaturer le Sultan et, ma foi ! vous vous y
entendez.
Comme le personnage
Erdogan ne dégage naturellement aucun courant de sympathie - il faut
avoir choisi de vivre l’enfer sur terre dans l’espoir d’un
hypothétique paradis pour lui trouver quelque qualité - la tâche
en est d’autant facilitée.
Sur ce point vous n’aurez guère de contradicteurs.
Erdogan rêve de grandeur pour son pays mais De Gaulle aussi travaillait à rétablir la France dans sa splendeur passée, on mesure aujourd’hui avec ses successeurs, pires les uns que les autres, ce qu’il est advenu de cette utopie, il n’y a plus personne pour accorder à la gouvernance française autre chose qu’une attention distraite.
Posé ce préalable, rappelons
tout de même que la Turquie accueille plus de 2 millions de réfugiés
et que, bien qu’appelant par pur opportunisme d’abord à la démission
de Bachar El Assad et ensuite à son renversement, la Turquie n’est
en rien responsable des troubles qui ont gagné la Syrie.
D’ailleurs
on la voit mal appeler au respect des Droits de l’Homme alors qu’ils
sont écornés sur son propre territoire.
Autrement dit, la
Turquie n’est pas à l’origine de la machination qui, en Syrie comme
en Ukraine d’ailleurs, a conduit le pays dans le chaos ( plus
manifeste en Syrie qu’en Ukraine ) mais de même nature.
Alors je vous pose
une question : pourquoi la Turquie devrait-elle assumer sur son
territoire les conséquences des expériences d’apprentis-sorciers (
que je ne citerai pas puisque vous en donnez les noms ) et
enfermer à ses frais les réfugiés sur son territoire ?
Devrait-elle assumer
le coût de la construction d’un nouveau mur de la honte ?
Notez que je perçois
bien l’avantage de cette hypothèse : on aurait encore quelque
chose à ajouter au climat de turcophobie ambiante.
Et en vertu de quel
principe serait-ce à la Turquie d’assurer l’étanchéité des
frontières de l’Union Européenne ?
Que je sache, ce
sont des fonctionnaires français qui ont pris en charge depuis le 13
novembre l’entrée des personnes sur leur territoire national.
Toute délégation
de ses responsabilités a un coût : pour l’UE ce sera trois
milliards d’Euros.
Si scandale il y a,
c’est en amont : il ne fallait pas libérer les chiennes de
l’enfer.
Au début du 19 e siècle, des armées ont été aussi
apporter la flamme de la démocratie et de la liberté aux quatre
coins de l’Europe : ça a débouché sur des massacres, la
retraite de Russie et Waterloo.