Olivier,
https://www.mediapart.fr/journal/international/011215/rwanda-les-preuves-dun-mensonge-francais
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Des documents militaires inédits, dont
Mediapart et France Inter ont pris connaissance, montrent que l’armée
française a laissé se perpétrer en connaissance de cause des massacres
contre la minorité tutsie pendant le génocide au Rwanda en 1994, alors
même que sa mission confiée par les Nations unies était de les empêcher.
Ces documents sont aujourd’hui entre les mains de la justice.
Ils dormaient depuis vingt-et-un ans dans les archives secrètes de
l’État. Des documents militaires inédits, dont Mediapart et France Inter
ont pris connaissance, montrent que l’armée française a laissé se
perpétrer en connaissance de cause des massacres contre la minorité
tutsie pendant le génocide au Rwanda en 1994, alors même que sa mission
confiée par les Nations unies était de les empêcher. Les faits se sont
déroulés dans un intervalle de quatre jours – quatre jours en enfer –
entre les 27 et 30 juin 1994, sur la colline de Bisesero, située à
l’ouest du pays.
La justice enquête depuis bientôt dix ans sur la
responsabilité de l’armée française pendant le génocide au Rwanda, au
cours duquel 800 000 personnes ont été tuées entre avril et juillet
1994. L’affaire de Bisesero constitue aujourd’hui l’un des épisodes les
plus révélateurs des compromissions françaises avec le régime
génocidaire. Haut lieu de la résistance tutsie face aux milices et
troupes gouvernementales hutues, Bisesero a été le théâtre de massacres
qui ont coûté la vie à au moins 50 000 personnes durant la période du
génocide. Pendant les quatre jours qui intéressent l’enquête, ouverte au
tribunal de Paris pour « complicité de génocide », plus de mille Tutsis
ont été méthodiquement assassinés, selon les estimations les plus
fiables.
Cela
fait maintenant vingt ans que, dans cette affaire, deux camps
s’opposent. D’un côté, il y a ceux (journalistes, ONG et certains
militaires) qui affirment que des contingents de l’armée française,
membres de l’opération Turquoise de l’ONU, étaient au courant dès le 27
juin 1994 des massacres perpétrés à Bisesero, mais n’ont rien fait. De
l’autre, il y a ceux, aux premiers rangs desquels les autorités
françaises, qui assurent n’avoir découvert fortuitement lesdits
massacres que le 30 juin, date à laquelle les premiers secours ont été
portés aux rares survivants.
Plusieurs documents militaires
récemment versés à la procédure du juge Claude Choquet sont susceptibles
de tout changer au détriment de la version officielle, qui apparaît de
plus en plus comme une construction mensongère.
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....game over !!