@ddacoudre
Merci pour votre commentaire très riche. Quelques remarques :
Au sujet des « organes de diffusion qui exigent un financement et un personnel ce qui les conduit souvent à devenir des monopoles et des organes de propagande » : cela rejoint l’idée de pouvoir « clérical » que je développe dans mon livre. Mais je crois que si les médias de masse deviennent des « clergés » (ou des organes de propagande), ce n’est pas seulement pour des raisons économiques, mais aussi pour une raison qu’on pourrait dire anthropologique ; toute société, pour maintenir sa cohésion, a besoin de croyances partagées, et le plus souvent aussi d’un clergé (qu’il soit religieux, politique, médiatique...), dont la fonction (latente) est de faire respecter ces croyances. Régis Debray évoque cela, qui relève presque d’une sorte de nécessité, et qui échappe largement à la conscience des acteurs concernés (dans les médias).
« ce sont les organismes de sondages qui donnent l’opinion des citoyens, ce que ne peut pas faire le net, même quand des sites sollicitent l’opinion de leurs habitués. je crains que le net donne l’illusion de penser que l’on pourra atteindre une démocratie directe qui améliorerait celle actuelle. » C’est un peu, pour le moment, ce que je pense aussi...
Le Net « offre l’opinion et la mise à disposition de savoirs des plus divers (...) sans offrir la garantie d’exactitude, ce qui impose de fait de disposer au préalable de bonnes bases de connaissances pour filtrer tout ce qui circule. » Même avec ces bases préalables, c’est parfois difficile, mais en effet on peut se demander si une éducation plongée directement dans l’univers numérique est adéquate, si une phase d’éducation classique (à base de livres) et débranchée ne reste pas nécessaire. Ce n’est sans doute pas un hasard si les employés des sociétés high-tech de la Silicon Valley dépensent une fortune pour envoyer leurs enfants dans une école Waldorf dépourvue d’ordinateurs...
« Une étude sur l’utilisation du net pour s’informer démontre que la plupart des citoyens vont sur le net écouter les médias traditionnels, seulement 4% naviguent dans la recherche d’autres informations. » Très vrai, j’ai fait part de ce genre d’études dans ma thèse.
« malgré ses possibilités quasi illimités nous le bornons de nos propres limites. » Effectivement, on ne sort que rarement de soi, même sur le Net et malgré toutes les utopies qu’il charrie.
« le net mais le savoir a disposition, il en sortira forcément quelque chose puisque ceux qui s’en servent se trouvent avec un accroissement d’informations qui réorganisent leur pensée, sauf qu’elle sera digéré en fonction des capacités initiales de chacun suivant son cursus éducatif et scolaire, et il n’y aura personne pour corriger toutes distorsions qui peuvent en naitre. » C’est tout le problème de la concurrence actuelle des sources d’autorité (du savoir). On peut espérer que sur certains sites (comme AV) les distorsions des uns et des autres puissent se corriger quelque peu, mais pour d’autres publics (moins intellectuel), le risque est parfois gros.
09/12 21:21 - izarn
@Guillaume Cazeaux "il n’y aura personne pour corriger toutes distorsions qui peuvent en (...)
08/12 00:36 - Donatien
Merci Guillaume pour cet article intelligent et honnête, qui fait du bien. C’est pour ce (...)
04/12 08:01 - Enabomber
@Yann Soinard Je n’ai bon que sur 3 points. Score à améliorer ;-)
03/12 22:03 - Guillaume Cazeaux
Je précise à joseW que, dans Odyssée 2.0, j’ai un chapitre consacré aux « théories du (...)
03/12 20:50 - Guillaume Cazeaux
@joseW Je n’ai pas tout compris à vos critiques. Quelles sont les erreurs factuelles ? (...)
03/12 19:27 - joseW
Des points intéressants, mais quand même pas mal d’erreurs factuelles et surtout (...)
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