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Commentaire de Pie 3,14

sur L'agonie d'un moribond : le FDG


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Pie 3,14 9 décembre 2015 19:32

Le FDG n’a pas eu besoin des communistes pour s’effondrer, il était dès l’origine un attelage mal ficelé.

Formé d’une myriade de petits partis, il était voué aux querelles intestines maladie héréditaire de cette famille politique.
Parmi eux seul le PC disposait d’élus, de quelques moyens et d’une organisation structurée héritée du passé. Quel rapport entre ce parti habitué à négocier avec le PS lors des élections et le PG qui refuse l’idée même de discuter avec les socialistes ?

Le FDG est coincé entre le NPA, clairement anticapitaliste qui veut instaurer un communisme façon quatrième internationale et le PS social-démocrate, c’est-à-dire qui prône un capitalisme régulé et redistributeur. 
Le programme de FDG consiste essentiellement à dire que ses voisins ne font pas ce qu’ils disent (ce qui est souvent vrai pour le PS, le NPA ne fait pas grand chose) et à défendre une large redistribution étatique sur un ton très antipatrons ce qui ressemble beaucoup au discours du PCF de la fin des années 70 et du début des années 80.

Avec un programme aussi daté, il est impossible d’obtenir le succès. De 1945 aux années 70 le PCF aligné sur l’URSS a su illustrer un changement possible de société et réunir tous les mécontents. Aujourd’hui presque plus personne n’adhère au discours anticapitaliste. Beaucoup veulent une régulation, une action des états afin d’en maîtriser les dégâts et les injustices inhérentes à son fonctionnement mais 40 ans de libéralisme débridé (Thatcher, Reagan) rendent la tâche bien difficile.

Le résultat est simple : l’extrême-gauche pèse peu (autour de 10%, 15% dans les élections défouloirs), pire, son logiciel politique tourne à vide, ne fait que dénoncer des ennemis sans rien proposer de nouveau. Ses militants vieillissent ou dévissent comme l’auteur. Le PS, parti de gouvernement à la différence notable des autres navigue dans un social-libéralisme sans repères. Il pèse encore un quart de l’électorat mais ce dernier vieillit aussi et est déboussolé.

La gauche est faible, pas tant électoralement qu’idéologiquement parce qu’elle est divisée et n’a pas de projet vraiment nouveau, adapté à aujourd’hui. Pendant ce temps, le FN engrange la voix des mécontents en promettant de raser gratis demain, en désignant des ennemis intérieurs, en dessinant l’image d’un village gaulois qui n’a jamais existé. 

Il serait temps pour ceux qui comme moi pensent que la gauche a encore quelque chose à offrir de positif à notre société de ranger les anathèmes partisans, de réfléchir aux possibles ( or tout n’est pas possible dans une situation donnée, c’est le principe de réalité), de prendre conscience des dangers.


 

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