@ Philippe et à quelques autres
Ainsi des assassins sont qualifiés d’être seulement des ennemis politiques et la tragédie est consommée. Ma réponse est oui.
Mais cela n’est pas si étrange que cela, la politique n’est rien d’autre que cela. Clausewitz a écrit une célèbre formule selon laquelle la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. Et vice versa si vous voulez. Nos grands-pères sont morts sur des champs de bataille parce qu’ils tuaient des types innocents en face. L’obéissance à quelque idéologie que ce soit, aussi majoritaire soit-elle, n’y change rien. Oui, la tragédie a été consommée et plus d’une fois.
Je récuse la compassion vis-à-vis d’Action Directe où certains voudraient me jeter sous prétexte que je propose un angle d’analyse dérangeant. Le propos d’IP 75.37.71 me choque bien moins, c’est vrai que nous payons des services secrets pour faire la guerre pendant la paix, même dans les démocraties.
J’ajoute que la politique consiste à produire du droit et qu’effectivement je suis un peu méfiante quand les juristes se mettent à produire de la politique. Ne faites les effrayés, ceux qui ont froid dans le dos et tout ça... La modération politique s’accommode beaucoup mieux de l’incohérence des hommes que toute légitimité construite par idéologie juridique ou légale. Pensez un instant à Churchill qui décida de se taire plutôt que de protéger je ne sais plus quelle ville anglaise des bombarbements allemands pour protéger des intérêts stratégiques qu’il a estimé, tout seul, supérieur à la vie de quelques milliers de personnes : il ne faisait ce jour là ni de la morale, ni du droit, il faisait de la politique.
Le verbe de Philippe Bilger est admirable, et j’en suis sincèrement touchée. Néanmoins, Philippe, votre angle de vue n’est pas le mien et je ne suis pas prête à adopter le vôtre !