On ne peut pas se réjouir de ces élections comme d’un « match » qu’on aurait gagné contre un mauvais adversaire. Ces élections ont montré surtout que le jeu politique français est usé jusqu’à la corde, qu’une grande majorité n’aiment plus les parti politiques, et ne leur font plus confiance, sans pour autant initier quelque chose de nouveau.Nous sommes dans une grande impasse sociétale, ça c’est bien plus important.
De plus les deux partis classiques ont montré qu’ils ne reculeront devant rien pour instrumentaliser le FN, en faisant clairement du chantage aux électeurs :« soit c’est le néolibéralisme prédateur, soit c’est le FN » . On ne peut se réjouir de voir un Estrosi élu, qui pour le même prix pourrait être au FN.
On ne peut se réjouir de voir déferler des centaines d’élus FN aux régions.
La gauche s’est fait élire en promettant plus de gauche, et en « faisant la guerre à la finance ». Résultat, elle a un premier ministre d’extrême-droite, et des financiers dirigent le gouvernement.
La droite elle ne fait que copier le FN façon « light », telle un produit bien étudié en marketing.
On ne parle nulle part de programme, de démocratie, de projets en faveur des citoyens, et de discours francs contre le nouveau fascisme, le « pink fascism » économique qui fait bien plus de ravage que le FN.
Le FN est instrumentalisé depuis des décennies de façon machiavélique, en leur laissant récupérer des bonnes idées (Fabius dixit) , mais comme c’est un parti fasciste, cela crée une impasse, et c’est bien l’art sombre de la manoeuvre : faire croire par hypnose que tout nouveau progrès de société est une impasse, parce que « s’il y avait quelque chose de mieux, avec toute la batterie de spécialistes que nous avons, pensez bien, on aurait déjà trouvé ». voila ce que la TV répète comme une machine sourde. Voilà ce que répète les églises .Et c’est le ton de tout pouvoir dictatorial.
Il faut espérer qu’une prise de conscience va se faire, que nous sommes au bout de cette impasse, et que ce n’est pas la fin du monde d’en finir avec des partis qui de toute façon s’auto-détruisent, mais de passer un cap, et de faire en sorte que les citoyens reprennent le « demos cratos », le pouvoir au peuple.