Un
décret de Noël installe la coordination du Renseignement à
l’Elysée en 2009
http://www.latribune.fr/blogs/le-blog-intelligence-economique-de-pascal-junghans/20091224trib000456230/un-decret-de-noel-installe-la-coordination-du-renseignement-a-l-elysee.html
Source :
La Tribune du 24.12.2009
Présenté
au Conseil des ministres du 23 Décembre, il crée le Conseil
de la sécurité nationale, présidé par le CHEF de
l’ETAT, dont une instance sera dédiée au Renseignement. Cette
centralisation à l’Elysée, si elle a des avantages, n’est
pas exempte de reproches.
Le
décret visant à réorganiser la coordination du renseignement a été
présenté au conseil
des ministres du 23 décembre 2009.
Il traduit dans un texte de droit ce que prévoyait le Livre Blanc
sur la défense et la sécurité nationale, puis la loi du 29 juillet
2009 c’est-à-dire la centralisation du pilotage du renseignement à
l’Elysée. Ce qui avait été abandonné, en droit, depuis les
débuts de la Veme République, à la suite notamment de l’Affaire
Ben Barka. Le SDECE (devenu la DGSE) passait alors sous la tutelle du
ministre de la Défense. Plus tard, sous Michel Rocard, le Conseil
interministériel du renseignement (CIR), première ébauche de
coordination du renseignement civil et militaire, était sous la
tutelle du Premier ministre.
Lorsque
le décret présenté hier au Conseil des ministres sera publié au
Journal officiel, il sera créé un Conseil de défense et de
sécurité nationale (CDSN) chargé de "définir les
orientations« et »fixer les priorités" notamment de
renseignement, de sécurité intérieure ou de lutte contre le
terrorisme. Ce conseil, aux attributions plus larges que l’ancien
Conseil de défense, et présidé par le Chef de l’Etat, sera
composé du Premier ministre et les ministres de la Défense, de
l’Intérieur, de l’Economie, du Budget et des Affaires
étrangères. D’autres ministres peuvent participer aux débats,
ainsi que toute autre "personnalité en raison de sa
compétence". Le secrétariat du CDSN est assuré par le SGDSN
(Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale,
ex-SGDN).
Ce
conseil comprendra deux instances spécialisées : le Conseil
des armements nucléaires et le Conseil national du renseignement
(CNR), qui remplace donc le CIR. Il sera chargé de définir les
« orientations stratégiques et les priorités » du
renseignement et de planifier les « moyens humains et techniques »
des services secrets français. Ce CNR se compose du président de la
République, du Premier ministre, des ministres et directeurs des
services spécialisées dont la présence est requise par l’ordre
du jour, ainsi que du Coordonateur national du renseignement, Bernard
Bajolet, dont l’équipe se renforce.