Personnellement, je serais plutôt en accord avec les propositions 1 à 6, mais j’y ajouterais un point concernant les députés godillots. Un membre de l’assemblée nationale qui n’y figure pas régulièrement ou qui ne s’implique nullement dans les processus législatifs, sauf pour valider la ligne de son parti, devrait être exclu de l’assemblée. Il faut rompre avec la tyrannie des partis dominants, et d’ailleurs ces propositions n’y suffisent pas.
Concernant le point 7, j’émets une réserve sur la notion de listes électorales (6 millions de français n’en font pas partie), mais passe encore, quoiqu’il faudrait au minimum réfléchir aux raisons de ce problème, sans quoi on remplacerait une mascarade par une autre plus ou moins équivalente.
Même type de remarque pour le point 8. Puisque des millions de français font le choix de ne pas du tout participer aux scrutins, il serait bon de ne pas passer cette question sous silence pour se contenter de valider le vote blanc. Il est normal qu’une proportion de français ne se reconnaissent absolument pas dans le concept de citoyenneté tel qu’il a été imposé aux masses, et le fait qu’ils ne s’inscrivent pas en tant qu’électeurs n’est ni neutre, ni une question anecdotique. Au contraire, c’est une question centrale si l’on veut parler démocratie sans se mettre la tête dans le sable, comme il est de coutume.
Enfin, il me semble que l’ensemble de vos propositions ne soulève pas un problème fondamental, qui est en fait LE problème de notre système : la professionnalisation de la politique. Certes une ou deux de vos propositions l’atténuent, mais sans le résoudre. Or tant que ce problème existera, la politique sera ce qu’elle est, à divers degrés de pourriture et surtout de corruption, et des millions de gens continueront de penser que ça ne sert à rien de perdre son temps à s’intéresser à la politique (cf problème mentionné plus haut). Cette professionnalisation devrait, selon moi, être totalement éradiquée et interdite. On pourrait par exemple rémunérer les gens le temps qu’ils exercent leurs fonctions politiques (cela demande du temps et de l’investissement), puis les renvoyer, comme diraient les guignols à une « activité normale », ensuite. Il y aurait bien sûr toujours des hauts fonctionnaires, et donc des professionnels de la politique d’une certaine façon, mais des comités citoyens permettraient de les surveiller.
Malgré tout ça, resterait le problème de l’industrie mondialisée qui est bien plus puissante que les gouvernements, mais éliminer la professionnalisation réduirait sensiblement ce problème, dont j’ai envie de dire que c’est encore une autre histoire...