Votre billet m’a ému. C’est un peu toute ma vie, avec les deux ans d’avance et pas de copains, des cours sans intérêt.
Une vie intérieure riche, un appétit de savoir et de découvrir insatiables, mais une vie sociale nulle, faute de pouvoir communiquer. Est-ce qu’on parle aux fourmis ? Est-ce que les fourmis comprennent les hommes ?
C’est bien d’oser ne pas être modeste. Après tout, ce n’est pas une maladie honteuse.
Laissons la modestie et les éructations aux normaux.
La médiocrité des commentaires confirme votre solitude.
La solitude est le lot des surdoués, ils en ont l’habitude, ils font avec.
Etre surdoué, c’est comme avoir les yeux bleus : une particularité génétique presque comme une autre. A tout prendre, c’est un choix que je referais quand même, même s’il éloigne du bonheur.
J’aurais aimé être pris en charge, dans un tourbillon ascendant, au milieu d’énergumènes du même type : à mon époque, cette prise en charge n’existait pas. Même, on cachait aux enfants leur anormalité, pour je ne sais quelle raisons misérables, de peur « qu’ils se croient », sans doute.... En vérité, ils mettaient un temps fou à comprendre ce qui leur arrivait, et leur enfance se passait tristement avant qu’ils ne comprennent ce qui les rendait malheureux : la différence.
C’est sûrement un grand gâchis.