la France protège les Frères Musulmans
Vous
venez d’éditer votre livre intitulé 56, l’Etat français complice de
groupes criminels. La France officielle est-elle réellement complice ou
est-ce une métaphore pour expliquer comment la politique étrangère de
Paris a renforcé ces groupes ?
Ce n’est pas une métaphore. La France officielle est engagée au plus
haut niveau de l’appareil d’Etat, c’est-à-dire la présidence française,
mais également plusieurs ministres de l’Intérieur, de la Justice et de
la Défense, dans la protection et le soutien à ces groupes terroristes.
Vous
avez pu voir les preuves que je produis dans le tome 1 de mon livre.
Par exemple, le pouvoir politique français a protégé de la fin des
années quatre-vingt à 2011 des membres d’organisations des Frères
musulmans recherchés par l’Organisation internationale de la police
criminelle – Interpol – pour, je cite l’une des fiches d’Interpol
concernant plusieurs d’entre eux, « association à une organisation
extrémiste de terroristes ».
Une telle protection accordée à
plusieurs individus membres de la même organisation politique, durant
près d’une vingtaine d’années et qui sont tous recherchés par Interpol
pour des crimes graves, ne peut venir que de décisions politiques prises
au plus haut niveau de l’Etat.
Le pouvoir politique français continue d’instrumentaliser le
terrorisme contre la République arabe syrienne comme il l’a fait hier
contre la Grande Jamahiriya arabe libyenne et contre les autres pays du
Maghreb. Quels sont ses partenaires ? Encore une fois, les Frères
musulmans. Derrière leur façade de confrérie religieuse musulmane,
ceux-ci sont en réalité le principal groupe politique qui collabore avec
les dirigeants impérialistes occidentaux pour renverser les Etats les
plus modernes du monde arabe.
Le Conseil national syrien, qui
n’a rien de national et de syrien, est une structure créée de toutes
pièces par les Frères musulmans avec le soutien des services occidentaux
et des dictatures turque et du Golfe. De même, l’Armée syrienne libre,
l’ASL, n’est que la copie de l’Armée de libération de la Syrie (ALS)
créée en 1982 par les mêmes Frères musulmans « syriens » pour tenter de
renverser la République laïque syrienne.
Ce que le pouvoir
français désigne du vocable d’« opposition modérée » n’existe que dans
les salons occidentaux. Celle-ci n’est qu’un ramassis d’exilés en mal de
pouvoir, de comploteurs, de trafiquants et de criminels. C’est pourquoi
il m’a semblé nécessaire de consacrer deux chapitres à ces « opposants
modérés » afin de dresser leur portrait de famille.
La plupart d’entre eux sont du reste liés aux milieux atlantistes et/ou sionistes.