Vous expliquez la manière
dont des dirigeants français finançaient des groupes terroristes depuis
plus de vingt-cinq ans. Pour quels buts la France financerait-elle les
groupes terroristes ?
Les dirigeants français ne financent pas ces groupes. Ce sont surtout
les Etats-Unis qui les financent par le biais d’associations et les
dictatures du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Comme
je le rapporte dans le tome 1 de 56en citant les noms et les activités
de plusieurs d’entre eux, les principaux financiers de ces groupes
criminels sont basés au Qatar et en Arabie Saoudite. Concernant l’Etat
Islamique, après avoir été organisé par les services étasuniens en 2004,
il s’est développé en Irak en 2006 avec pour mission de déstabiliser
les Républiques irakienne et syrienne.
Si les Etats-Unis sont la
« mère porteuse » de ce groupe terroriste, celui-ci a organisé par la
suite son autofinancement. Ses principales ressources viennent du vol de
banques, de l’impôt qu’il lève dans les territoires qu’il occupe, des
trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains, mais surtout de celui du
pétrole.
La Turquie a permis à ce groupe criminel de se développer
en ouvrant la frontière turco-syrienne aux milliers de camions-citernes
qui opèrent ce trafic entre les champs de pétrole syriens occupés par
l’Etat Islamique et des ports turcs avec la complicité de sociétés
turques.
Le jeu de la France avec les groupes terroristes est
surtout axé sur le soutien politique et militaire. Mais on ne peut
traiter de la question du développement du terrorisme sans traiter de
son origine, du « terreau » sur lequel il prospère. La question de fond
est économique. Le capitalisme est en crise et les guerres qui se
succèdent depuis les années quatre-vingt-dix ne sont en rien des guerres
civiles comme les médias officiels français tentent de l’accréditer.