@Aristide
Je ne suis évidemment
pas étonné de vos propos : je savais que votre question n’était pas
innocente et n’était posée que dans le but de pouvoir émettre vos critiques. Je
suis habitué à ce que l’on me pose des questions à propos de la Corse non pas
pour mieux comprendre mais pour mieux contredire. Ceci étant, je vais quand
même vous répondre. Vous ne m’avez pas bien lu ou, plutôt, vous n’avez pas
voulu bien me lire. Quand je dis “ Sont corses, bien sûr, ceux qui comme moi
ont des aïeux corses aussi loin que l’on puisse remonter. “, comme le montre la
suite de ma définition, je n’en fais pas une exigence, une exclusive qui se
limiterait à ce que vous appelez le droit du sang. Je n’ai pas dit : ceux
qui n’ont que des aïeux corses. J’énonce
simplement une évidence : avec des centaines d’ancêtres corses, ceux-là ne
sont évidemment ni chinois, ni hollandais voire martiens. Quant à l’italienne
de passage ou toute autre, si elle s’est greffée sur mon arbre, pour reprendre
votre image, elle en est devenue une branche, elle a fait souche, s’est
intégrée à ma famille, a participé à sa descendance, elle est donc devenue
corse. Il est effectivement certain qu’au cours de notre longue histoire, des
greffes se soient entées sur chaque arbre familial ; qu’importe puisqu’elles
ont produit des fruits qui se sont nourris de la Terre corse et ont contribué à
perpétuer son Peuple. J’ai ainsi quelques amis portant des noms pinzuti mais
pas moins corses pour autant.
Quant à la notion d’amour
d’un pays, elle n’est pas plus difficile à appréhender que toute autre :
aimer c’est donner plus que recevoir et penser à l’Autre avant de penser à soi,
qu’il s’agisse d’un conjoint, d’un enfant, d’un ami…ou d’un pays.
Enfin, les fonctionnaires
corses sont-ils corses ?...me demandez-vous. Quelle curieuse question…Faudrait-il,
pour intégrer la fonction publique, s’engager à renoncer à son nom et renier sa
famille, ses origines ?...Pas que je sache. Alors oui, les fonctionnaires
corses sont corses et cela ne doit pas les empêcher d’aimer la Corse tel que je
le définissais il y a quelques lignes et d’exprimer leurs opinions, quelles qu’elles
soient, comme tout citoyen.