@l’auteur.
Padamalgam. Mantra bien connu.
Le« témoignage » de l’intéressée procède d’une version revisitée du syndrome de Stockholm ou d’une cécité crasse.
On lira ceci, extrait d’un roman intéressant de J-L. Marret, Guerre Totale, 2011,p.217
"Hélène aimait les étrangers, ce qui n’était pas elle, la différence, l’Autre.
Elle
s’en était fait une espèce de religion, bien à l’abri dans son quartier
chic parisien, protégé par la caméra couleur qui filmait la rue devant
son loft et sa porte blindée, design scandinave. Elle aimait les
étrangers mais pas dans son quartier. Elle participait aux fêtes
officielles, soutenait les sans-papiers, employait au black une femme de
ménage ivoirienne – son principal lien avec l’Afrique, et voyageait
dans le Sud, comme on allait jadis à l’Église – pétrie de recueillement,
l’âme sensible ; elle se sentait coupable de tout.
Coupable
de la colonisation, de la faim dans le monde, du racisme. De tout. Dans
le souk, un homme l’approcha et lui parla. Il avait un beau sourire.
Des dents blanches. Il sentait bon le Sud. Il n’était pas comme les
parisiens un peu grisâtres et efféminés.
C’était
un vrai homme. Ils couchèrent ensemble. Elle se donna au Sud, tenta
quelques caresses osées qui confortèrent les fantasmes de l’homme sur
les Occidentales, ces putes. Il éjacula vite et bien. Trop vite,
peut-être. Puis, il la donna à ses amis, qui la baisèrent, sodomisèrent,
corps contraints, chairs tordues, possessions. Puis, ils la donnèrent à
l’Armée islamique de Libération, qui exigea une rançon. Elle fut
décapitée dans une décharge, au milieu d’enfants qui cherchaient à
bouffer."
Jean-Luc Marret, Guerre totale (L’Éditeur, 2011)