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Commentaire de orianeborja

sur Prime d'Activité Pour Tous ?


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orianeborja orianeborja 4 janvier 2016 15:48

@izarn

Quant aux services gratuits, vous rêvez.

En février 2015, mon fils de 11 ans est tombé gravement malade, on lui a détecté une maladie génétique peu fréquente.

Il avait perdu 10 kg en une semaine, et à cet âge, ça pèse déjà pas lourd un gamin.

Comme je l’ai retrouvé dans un état comateux en revenant du travail vers 13 heures, j’ai dû annulé pour l’après-midi, et puis les jours suivants, il a été hospitalisé une dizaine de jours durant lesquels on m’a formée à m’occuper de son handicap qui n’est malheureusement pas guérissable en l’état actuel de nos connaissances.

Il a fallu que j’annule tout mon travail, et dans ces cas-là, je ne gagne évidemment rien.

Je me suis retrouvée avec les seules allocations de la CAF pendant presque trois mois, le temps que l’AJPP se mettent en route (Allocation Journalière de Présence Parentale).

Je ne pouvais plus faire de crédits, je me retrouvais avec moitié moins que ce que j’avais d’ordinaire en sachant que les revenus de la CAF sont prélevés automatiquement en facture dans la première partie du mois.

Je suis allée à la mairie, il n’y avait rien.

Je suis retournée le deuxième mois, le CCAS après étude complète du dossier a fini par demander examen en commission à la fin du mois, on m’a donné des huit chèques alimentation de 10 euros pour le deuxième mois sans salaire, et la même chose le troisième mois.

Dans ces cas-là, t’as juste tes yeux pour chialer et tu te démerdes.
Au CHU, ils m’ont obtenu un chèque de la Fondation des Hôpitaux de Paris de 100 euros mais je ne l’ai eu qu’une fois l’AJPP en place, trois mois après.
J’ai dû refuser de me rendre aux RDV médicaux pour éviter les frais de déplacement en voiture.

En sachant que la nourriture fait partie du traitement de mon enfant, il ne peut pas manger n’importe quoi.

Un soir durant cette période sans salaire, il était dans un état critique, prostré par terre sans pouvoir avaler quoi que ce soit, le Samu m’a immédiatement envoyé une ambulance.
Nous sommes restés à l’hôpital jusque dans la nuit.
Il allait mieux car j’avais fait les bons gestes, mais j’ignorais comme c’était la première fois que cela se produisait, qu’il allait mettre plus de cinq heures à sortir de son état comateux.

Nous sommes donc sorti des urgences dans la nuit, et là, je me rends compte que je n’ai pas de moyens de rentrer chez moi.
Il n’y avait plus de train ni de car à cette heure, un taxi, il ne fallait même pas y penser financièrement.

J’ai demandé à l’hôpital de m’aider, les services m’ont renvoyé de services en services, personne ne pouvait m’aider.

Nous sommes rentrés à pied en pleine nuit, il pleuvait.
J’avais tout ce qu’il fallait pour traiter mon enfant, donc je ne prenais pas de risques, nous en avions pour deux heures de marche en remontant la Loire.

Comme j’avais un peu peur, j’ai prévenu le 112 de mon action.

Le lendemain, javais plusieurs messages sur mon répondeur, les médecins du CHU de Nantes qui me disaient, il paraît que vous êtes rentrés à pied, vous auriez dû attendre, on aurait trouvé une solution.
Les mêmes qui s’en foutaient complètement la veille.

Mais bon, des aventures comme ça, j’en ai tellement connu au fond ...


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