Je me contenterais pour ceux qui sont intéressés par le sujet, l’excellent bouquin de Mona Ozouf « composition française », qui raconte son histoire, celle de ses parents militants bretons, et son amour des deux langues, et des nuances. Beaucoup d’intelligence, une belle sensibilité, et de l’histoire, comme ça tout le monde trouve son compte.
Le bouquin de Jean Marie Duguignet, « mémoires d’un bas breton »retrouvé dans un grenier, par ses héritiers, plus d’un siècle après sa mort, vaut aussi le déplacement, dans le sens qu’il incarne ce que fut le quotidien d’un petit garçon de ferme, qui apprit à lire tout seul le français, et riche de cette matière, s’engagea dans l’armée, avant de revenir au pays, chargé d’age mais pas trop de raison. Une histoire qui est un peu celle de mon père, l’armée en moins. Mais la Bretagne fut longtemps le pays à la marge, celui que les peintres anglais venaient voir, identique à une Cornouailles disparue sous les effets de l’industrialisation.
Qui aurait pu se douter que la Bretagne, au seizième siècle fut une sorte de suisse, un miracle économique : Les voiles exportées, le commerce, et son activité portuaire, Anvers étant alors occupé au trois quart par des navires bretons. Penmarc’h était le premier port d’armement européen. Mais Louis 14, et son blocus économique et son impérialisme, qui allait lui mettre à dos la majeure partie de l’Europe, allait ruiner la France, et encore davantage la Bretagne. Dire qu’on continue à appeler ce type le roi soleil !