J’écrivais à l’époque, sous le titre « Être ou n’être pas CHARLIE » :
"Le style, le ton, le contenu de CHARLIE Hebdo n’ayant jamais correspondu à mes affinités, je ne l’avais jamais lu.
Je
condamne absolument, et sans restriction aucune, l’horrible assassinat
de ses rédacteurs, caricaturistes et collaborateurs, et j’exprime ma
sympathie (au sens très littéral du terme) à la famille, aux proches,
aux amis de ces victimes d’une foi déviée.
Je ne me sens pas pour autant obligé de courir acheter le numéro spécial que tout le monde s’arrache.
Est-ce un crime ?
Ne
puis-je demander que l’on respecte ma liberté de penser, de m’indigner,
de m’exprimer, même si dans le contexte ambiant elle est minoritaire ?
S’agissant
du blasphème, je ne l’ai jamais approuvé, à l’encontre d’aucune
religion, et je m’étonne que l’on puisse revendiquer un tel droit. Je ne
suis pas croyant mais je respecte ceux qui le sont, et je ne vois pas
ce qui m’autoriserait à leur interdire de l’être.
En revanche, je leur dénie le droit de m’imposer de manière ou d’une autre leurs dogmes et leurs pratiques.
Quel
besoin aurais-je de dessiner, ou pire, de caricaturer le Prophète,
sachant que cela contrarie mon voisin ou que cela heurte ses convictions
?
Lorsque le Christ de Serrano suscite l’émoi de certains
Chrétiens, sans partager le moins du monde leur fondamentalisme, je
comprends parfaitement qu’ils puissent être choqués et prennent cette
exposition pour une insoutenable provocation".