Voici l’avis donné par Olivier Berruyer sur son blog, qui à mon avis résume parfaitement la question :
"Je rappelle encore et encore que, pour être le débat intellectuel ne
devrait porter en premier lieu que sur une question de principe : “L’État doit-il avoir le droit de retirer la nationalité d’un Français ?” (et a fortiori s’il n’a aucune autre nationalité…) – et donc de décider s’il est digne ou pas d’être Français.
Ou est-ce un droit inaliénable qu’on ne peut jamais retirer ? Ni aux
pires crapules (mais la prison est faite pour elles), mais aussi ni aux
gens qui déplairont fortement à l’État un jour, dans des situations
qu’on imagine pas aujourd’hui…
C’est un débat intéressant et ouvert, très personnel – personne n’a tort ou raison.
Simplement, quand vous répondez “non”, le débat est simple et
terminé, vous avez sécurisé l’appartenance de chaque citoyen à la
Nation.
Quand vous répondez “oui” :
- Il vous faut alors définir les cas de déchéance,
et vous allez entrer dans un débat sans fin, où tout politique trouvera
un plus sécuritaire que lui, et qui poussera la chose de plus en plus
loin, fait divers après divers.Dans ce cas, j’attends le débat très
intéressant sur la déchéance de nationalité pour les élus corrompus et les déserteurs fiscaux,
qui auront tenté de se soustraire à leurs obligations de financement de
la collectivités nationale en planquant leur argent à l’étranger. C’est
évidemment moins grave que du terrorisme, mais c’est très grave…
- Et bien entendu, ensuite, vous ne savez pas qui
décidera de tout ceci dans 5, 10, 15 ans… (c’est l’Assemblée du Front
populaire qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain, à peine 4 ans après
son élection ; comme quoi les choses peuvent vite basculer…)."
http://www.les-crises.fr/decheance-de-nationalite-une-vieille-tradition/