Bonjour, Iren-Nao
« De toute façon, la France, qui n’est pas le premier bled venu en Europe a le poids nécessaire pour imposer a l’UE ses refus »
C’est ce que je ne cesse d’affirmer depuis des années. Et c’est pourquoi il est faux d’affirmer que l’UE impose quoi que ce soit à la France. C’est d’ailleurs, comme je l’ai démontré plus haut, une impossibilité juridique. En réalité, les caciques politiques qui nous gouvernent depuis des années sont partie prenante dans les orientations européennes, d’une part par le biais des traités qu’ils valident puis transcrivent dans le droit français, d’autre part par leur attitude lors des Conseils européens qui valident la ligne à suivre par la Commission européenne.
Votons pour d’autres dirigeants, et la complaisance libérale cessera !
Cela dit, je ne crois pas que l’UE soit moribonde, malgré la passe difficile qu’elle traverse. D’ores et déjà, l’on constate un certaine rupture avec la ligne « tout libéral » de ces dernières décennies. Vous parlez du Tafta, ce « piège à cons » inacceptable ; or, les négociations semblent au point mort, tant l’UE a, semble-t-il, raidi sa position par rapport aux attentes des Etasuniens, au grand dam de ces derniers. Sur un autre plan, l’UE s’est enfin engagée dans un combat, inattendu mais bienvenu, contre les optimisations fiscales des entreprises au dépens des états de l’Union. Certes, cela reste encore insuffisant, mais ce changement n’en est pas moins capital car il symbolise l’amorce d’une réorientation salutaire.
L’étape suivante sera la nécessaire renégociation du Traité de Lisbonne, d’ores et déjà rendu caduc par les blocages qu’il engendre et par son contenu par trop libéral qui ne cesse de donner des armes à la montée des extrêmes dans les pays de l’UE. A la clé, le remplacement de l’unanimité (sauf sur quelques questions comme les entrées dans l’Union) par le vote à la double majorité qualifiée (2/3 des pays membres et 2/3 de la population de l’UE) et des amendements assouplissant les contraintes par trop libérales qui font le lit du rejet croissant des peuples.