Nous sommes sortis du sujet, mais il
est intéressant d’observer comment un apparent passage du social au
philosophique, est en fait celui du général au particulier, par
l’évocation d’un cas personnel : La vie est belle, pour celui
qui prétend tirer son épingle du jeu parce qu’il a vécu quelques
années de plus et qui voudrait que tous soient de cet avis, accusant
de morbidité ceux qui tentent de voir un peu plus loin qu’eux mêmes.
Le sort d’autrui et la multiplication des miséreux, qu’il est si
facile de nier, tout en l’imputant à la cupidité des uns ou des
autres, mais surtout pas à la prolifération de l’espèce, lui
importe peu. Quelqu’un a parlé d’égoïsme ?
L’immortalité est probablement le pire
fantasme qui puisse hanter l’homme. Le seul fait que sa quête
existe, démontre à quel point il peut être vaniteux et inconscient
de sa propre condition, pourtant si évidemment fatidique ; il
naît pour mourir tôt ou tard, (comme toute chose dans l’univers
connu)..
Entre ces deux bornes, il passe le
temps dont il dispose à vouloir changer son sort et il semble y
parvenir parfois, sauf en ce qui concerne la fin. Il lui reste alors
à attendre ou retarder celle-ci aussi longtemps que possible. Est-ce
cela la beauté de la vie ? Ne serait-elle pas plutôt dans
l’harmonie d’une société en adéquation avec son milieu, d’abord par
le nombre ? Sans la cacophonie, les abus, les désordres, la
violence ; en un mot l’ingouvernabilité qu’il génère quand il
devient pléthorique et dépasse les limites que la nature lui
assigne ?