Vous dites : « Mitterrand que l’on désigne comme en étant le maître d’œuvre » (de l’ascension du FN). J’en doute fort et cela me semble une assertion gratuite. Toutefois, je dois préciser que je n’ai jamais aimé le bonhomme, ni sa politique.

L’ascension du FN est basée sur ses notions simplistes, sur ses invectives, ses propos racistes et xénophobes et des slogans martelés sans fin contre le gouvernement et sa tolérance dans de nombreux domaines. Le tout ancré sur un culte de la personnalité et l’organisation du parti quasi dictatoriale. Des recettes simplistes mais séduisantes face aux procédures parfois lourdes et lentes de l’état constitutionnel, parlementaire et démocratique souvent en panne de...démocratie.

Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que ça marche assez bien, avec pour preuves le triomphalisme des chiffres électoraux mais qui ne tiennent pas compte des 50% de non participation. Donc victoire en demi teinte sujette aux revirements de dernière minute, comme vu récemment aux régionales.

L’erreur stratégique de Sarkozy a été d’aller glaner des votes dans le clan FN. Style brutal : le Kärcher, casse-toi... les juges petits pois, la création de diatribes sur l’identité pour faire face aux « français de souche » du FN, le fait que l’état doit écrire l’histoire, les célébrations spectaculaires et chants patriotiques pour faire face au culte de Jeanne d’Arc du FN, et quelques autres actions lourdement solennelles, mais sans lendemains, telles que le campement de Khadafi sur les pelouses de l’Elysée — Sarkozy avait de l’humour !

Tout ça n’a pas marché, mais a renforcé le FN dans son rôle de leader en la matière et criant au plagiat. La leçon a-t-elle été apprise ? Sans doute puisqu’on n’entend plus de grandes proclamations, seulement des chuchotements et des voeux pieux sur le chômage et une économie en berne.

Après tout ça, y a-t-il une sortie de ce tunnel sans fin ? Pas tant que les règlements européens et les concurrences déloyales entre états-membres de l’EU seront en place. C’est-à dire pas avec l’Europe actuelle, ni celle de demain à qui il faudra donner un autre nom. Pas non plus tant que le patronat français restera psycho-rigide et aveugle concernant sa propre situation, situation de bras de fer et non de compromis.

Deux sous de propositions économiques : Une action contra-cyclique, stimuler la demande davantage que l’offre, c.à.d. moins d’argent sans contrepartie au patronat et davantage de pouvoir d’achat à tous.

Stimulation de l’immobilier neuf par une baisse radicale des taxes et droits divers associé à une mise à disposition de terrains constructibles tout en veillant à l’environnement. Augmentation spectaculaire de logements neufs et bon marché, baisse des loyers, fin de la situation de rente de certains, augmentation concomitante du pouvoir d’achat des ménages. Relance de la demande. En général, stimuler la consommation par une fiscalité revue à une baisse significative. Mais cela prendrait du temps et les prochaines élections sont bientôt.

Beaucoup de chefs d’entreprises n’embauchent pas parce que leur carnet de commandes ne le justifie pas. Donc fin du projet de faire payer au contribuable la formation de 1/2 million de chômeurs, manoeuvre électorale qui n’aura pas d’effet dans une économie atone.

Conclusion, il est trop tard pour utiliser les vieilles recettes. Alors le YAKA a de belles heures devant lui.