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Commentaire de Fergus

sur Jacqueline Sauvage : la honteuse inertie du Président


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Fergus Fergus 25 janvier 2016 19:00

@ Ar zen

Où avez-vous vu que je me présente comme un « expert » ? J’expose des faits selon ma sensibilité et je réagis aux commentaires en fonction de ce que je connais de la Justice, par mes expériences personnelles et au travers des discussions que j’ai eus avec des magistrats et des avocats en différentes circonstances, et pas uniquement comme juré d’assises.

Pour ce qui est d’au moins le premier procès de Jacqueline Sauvage, j’ai eu affaire à un verbatim des interventions de plusieurs témoins. Il ne doit pas être difficile de le rechercher sur web. J’ajoute à cela que les comptes rendus des journaux de province qui ont relayé les deux procès sont très complets et n’ont évidemment rien à voir avec les informations fragmentaires des grands médias.

Je me répète : les coups et les viols ont été reconnus par le procureur, et cela même si aucun plainte n’a été déposée, comme c’est très souvent le cas dans les affaires de violences domestiques et d’incestes. Croyez-vous sérieusement que les filles de Mme Sauvage seraient en public venues à la barre s’accuser de viols imaginaires juste pour défendre leur mère, meurtrière de leur père ? 

Quand en outre vous affirmez qu’il est impossible de se forger une opinion sur les seuls dossiers de presse - aussi complets soient-ils - vous plaisantez ! Si tel avait été le cas, personne en France, hors les participants des procès concernant Dreyfus ou les accusés d’Outreau ou les rares personnes habilités à consulter les minutes des débats, n’aurait eu le droit de s’exprimer, et par conséquent de permettre à la vérité d’émerger. Votre objection est en l’occurrence irrecevable, comme pourrait vous le dire un président de Cour de justice américaine.

Enfin, la nature de la menace immédiate envers Mme Sauvage était... inexistante. Son mari l’avait agressé peu avant et était allé s’asseoir sur la terrasse de la maison lorsque Mme Sauvage a, pour la première fois en 47 ans, cédé à une pulsion que la mort de son fils, la veille, a sans doute contribué à engendrer. C’est alors qu’elle a pris le fusil, l’a chargé et est allé abattre son bourreau et celui de ses filles. Pas de « légitime défense » donc, mais un meurtre commis par accumulation après 47 ans de galères pour elle-même et ses enfants.

Désolé, mais cela ne vaut pas 10 ans ! Et c’est pourquoi tant de gens se battent aujourd’hui pour faire sortir Jacqueline Sauvage de prison.


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