@bouffon(s) du roi
Il y a deux raisons
pour lesquelles on apprend une langue étrangère : soit par
nécessité, soit par plaisir. L’expérience maintes fois réitérée
m’a appris que c’est souvent par plaisir que les étrangers
apprennent notre langue et que ces étrangers sont en majorité des
étrangères.
Pour ces personnes,
le français est une langue de prestige, musicale et précise
néanmoins et associée à une culture brillante et pleine de charme.
Les particularités
de l’orthographe s’expliquent par différentes raisons qu’un bon
professeur de français doit exposer pour montrer que dans la plupart
des cas elles se justifient rationnellemen.
Ainsi l’accent
circonflexe était un « s » fantaisie sur les manuscrits du
Moyen-âge.
Les racines latines
expliquent le maintien du « g » de doigt, pour ne pas le
confondre avec devoir, il doit, par référence au latin « digitus »,
le « s » des prénoms masculins comme Georges, Jules, Charles
(Georgus, Iulius, Carolus) et le s de certains villes comme Nantes,
Angers, Tours ...
Notons aussi cette
fidélité au latin pour « piscine, piscivore » alors qu’on
en pouvait pas écrire poisçon mais poisson. Etc.
Les racines grecques
expliquent les orthographes difficiles comme « chrysanthème »
(chryse : or, anthéma : fleur, le chrysanthème est la
fleur d’or), avec le y, le th, le ch prononcé k.
les racines grecques
ont été conservées par les mots savants ... que les anglophones
ont repris, ce qui aide à deviner leur sens s’ils étaient inconnus
comme par exemple, justement, « chrysanthème ».
Peu de gens savaient
lire autrefois et l’écrit « courait » après l’oral et les
prononciations déformées de personnes incultes. Il a fallu ainsi
« inventer » l’écriture du son « che » n’existant
pas en latin ni en grec.
Les animaux de la
ferme virent ainsi leur appellation latin adoucie : cabalus,
vaca, capra, canis, catus devinrent ainsi cheval (mais cavalier),
vache, chèvre, chien, chat.
Le « ç » et
le « ge » devant a, o, u ont découlé de la prononciation de
verbes comme lancer, ranger :
"je lance, je
range« entraîne une prononciation douce pour » nous
lançons, nous rangeons« qui ne pouvaient pas s’écrire »nous
lansons, nous ranjons", en abandonnant la notion de radical
d’une famille de mots, d’autant plus qu’en latin « j » se
prononçait « i ». De même « garçon » était la
forme masculinisée de « garce », mot qui n’était pas
péjoratif autrefois mais désignait une fille non-noble (ignoble
donc !).
L’écrit étant
souvent plus élaboré que l’oral et sa compréhension de ce fait
plus difficile, il apparut important de différencier certains
homographes, d’où a et à, ou et où, etc.
Quand on a expliqué
cela, l’orthographe (l’écriture droite, conforme) paraît beaucoup
plus logique et naturelle.