Le temps est toujours un juge de paix (si j’ose dire) impitoyable.
Du point de vue militaire, il semble que l’unité pour des avancées décisives de l’armée arabe syrienne, des forces populaires et du Hezbollah d’un côté et de l’autre les forces kurdes, soit de l’ordre de la semaine. La modernisation de l’armement des syriens et celle des kurdes est aussi en marche. Et visiblement, elle se traduit sur le terrain.
Or cela fait déjà quelques semaines qu’Erdognan a massé des troupes à la frontière en vue d’une offensive en territoire syrien. Ce stand by est clairement du à la réticence de l’administration Obama de soutenir ce type d’initiative. Qui conduirait inévitablement à un embrasement de la région.
Le temps est maintenant compté pour que l’offensive turque profite d’une fenêtre encore favorable.
Le problème n’est pas de pénétrer en territoire syrien, mais de s’y maintenir. Pour cela il faudrait une supériorité aérienne claire des américains et de leurs alliés (comment réagira-t-on en France lorsque nos avions seront abattus et cela peut aller jusqu’à ce que le Charles de Gaulle soit coulé ?).
Est ce vraiment le cas ? un trop grand nombre de pertes est interdit pour les forces occidentales qui, de plus, révèleraient leur soutien à Daesh, Al Nostra et autres ... On peut aussi penser que la Chine ne resterait pas à l’écart.
Je ne parle pas de l’offensive saoudienne. a mon avis juste à destination intérieure. Ils ont déjà un mal fou avec les yéménites et si ceux-ci étaient encore mieux armés, ils seraient à même de rentrer de manière importance en territoire de l’Arabie saoudite. Ce genre de défaite est aussi interdite pour le nouveau pouvoir en place au royaume des Saoud.
Le problème est que l’administration américaine a du mal à réorienter sa diplomatie, précédemment appuyée sur la force brutale, vers une attitude impliquant des négociations réelles en vue de compromis. Visiblement ils comprennent que le rapport de forces a changé, mais John Kerry n’est pas l’homme d’une diplomatie souple. On se trouve donc dans une période d’indécision qui va être mise à profit sur le terrain par les russes, syriens et iraniens, sans oublier le Hezbollah dont les combattants acquièrent une expérience guerrière dont Israël a tout à craindre.