« Nouveaux
ministres pour un gouvernement de combat » titrait ce matin La dépêche du Midi.
On se demande bien ce qui chez Emmanuelle Cosse, le revenant Ayrault, ou
Jean-Michel Baylet, peut susciter un tel enthousiasme. Si ce n’est, peut-être,
que ce dernier est président-directeur général du groupe auquel ce journal
appartient. Car vraiment, dans le retour des uns ou la satisfaction des egos des
autres (les deux pouvant d’ailleurs se cumuler) on ne saurait trouver trace
d’une véritable bonne nouvelle pour le pays.
On cherchera ainsi en vain
les nobles motivations de ceux qui font rimer remaniement et reniement, tels
Jean-Marc Ayrault qui a vertement critiqué le projet de révision
constitutionnelle avant de finalement le voter, Hélène Geoffroy, député et maire
de Vaulx-en-Velin, qui a, elle, voté contre cette réforme gouvernementale la
veille de son entrée au gouvernement, ou encore Emmanuelle Cosse intégrant le
gouvernement sans demander l’avis ou l’aval du parti qu’elle dirige, et après
avoir multiplié les attaques virulentes contre Manuel Valls et François
Hollande. Signalons d’ailleurs l’arrivée triomphale des prétendus écologistes,
dans leurs deux tendances actuelles, au gouvernement avec trois postes
(Emmanuelle Cosse, Barbara Pompili, et Jean-Vincent Placé). Une place importante
donc, inversement proportionnelle à leur poids électoral réel, et sans aucun
doute le moyen pour François Hollande de neutraliser une éventuelle candidature
hostile rouge-verte.
Ce que l’on nous a présenté comme une équipe
gouvernementale n’est rien d’autre qu’une équipe de campagne. Mauvais dirigeant
mais habile manœuvrier quand il s’agit de ses propres intérêts, François
Hollande a distribué des maroquins ministériels pour s’assurer des soutiens
présidentiels. On n’imagine mal par exemple Jean-Vincent Placé, lui qui a
attendu si longtemps pour entendre enfin son nom résonner sur le perron de
l’Élysée, faire défaut au candidat Hollande en 2017.
La France mérite
mieux et c’est un euphémisme de dire que ni ce gouvernement ni l’intervention du
Président de la République hier soir ne sont à la hauteur de la situation. Les
temps que nous traversons exigent une conscience historique, pas des postures
médiatiques.
Notre pays, notre vieille nation en proie à temps de
déchirures, de fractures, d’agressions, n’a pas besoin d’un énième remaniement
gouvernemental mais bien d’une politique audacieuse et ambitieuse de
redressement national. Ce ne sont ni Hollande et Valls, ceux qui échouent
lamentablement aujourd’hui, ni Sarkozy et Juppé, ceux qui ont lourdement échoué
hier, qui peuvent l’incarner. Armée de sa foi dans notre nation, porteuse des
espoirs de tant d’hommes et de femmes de notre peuple, seule Marine Le Pen
s’avance vers l’échéance présidentielle avec la détermination nécessaire pour
affronter les défis et les menaces.
Nicolas Bay