@gogoRat
C’est la règle aussi des motards. Voir le plus loin possible. Coupez les gaz avant puis accélérer dans le virage. La trajectoire parfaite. Surtout ne pas roulez plus vite que son ange gardien. Et là force est de reconnaitre que l’histoire de l’humanité nous a familiarisé avec l’esprit de toute puissance. Je ne vois guère de progrès qui n’ai eu sa face sombre.
Pas trop grave en soi quand on invente l’arquebuse, mais la bombe atomique et la centrale du même nom mettent l’effet secondaire à des prix extraordinaires, comme vous le dites d’ailleurs. Mais je ne sais pas si la métaphore du mouvement utile nous sauvera. J’ai bien peur qu’on soit dans la parabole de l’équilibriste à qui l’on en finit pas de lancer une balle, deux balles, une assiette, deux assiettes, avec l’obligation de continuer à marcher sur le fil en faisant tourner tout son bric à brac sur le bout de sa baguette. On applaudit bien sûr, et puis on y croit, on ne pensant pas à la fin d’Houdini. Et puis quand on connait un peu l’histoire, qui est bien un mythe quand on la représente de la façon linéaire du progrès, oubliant les grandes gamelles, la chute de Rome, et trois ou quatre siècles de barbarie consécutive, vous vient comme un doute légitime sur la marche du soit disant progrès, et de cette addiction à la croissance, sur fond de ruine des ressources et du vivant, un cocktail antinomique.