@agent ananas
Pour qu’un pays devienne une puissance nucléaire, il lui faut toute sorte d’infrastructures industrielles et scientifiques. On n’achète une bombe atomique comme on achète une grappe de pétards pour les faire exploser à un carrefour le soir d’un 14 juillet, ou comme une simple kalachnikov. Les articles sur le Net qui « révèlent » cette information sensationnelle : les Saoudiens auraient acheté des ogives nucléaires au Pakistan, on les trouve essentiellement sur des sites complotistes.
Il aurait été préférable, quand il en était encore temps, de s’interroger sur le potentiel nucléaire réel de l’iran, au lieu de raconter toute sorte d’histoires saugrenues du genre : les Iraniens sont à un an, ou six mois, voire à deux mois, de pouvoir disposer de l’arme nucléaire.
Rappelons qu’à une époque où la puissance de calcul des ordinateurs n’existait pas du tout, où le transistor n’avait pas encore été inventé, où on ne disposait pas de centrifugeuses, le projet Manhattan a pu aboutir en moins de quatre ans à la réalisation des deux premières bombes atomiques américaines. Ce n’était pas encore la bombe H, mais soixante-dix mille morts d’un seul coup, ce n’est pas rien. Les physiciens américains étaient à peu près sûrs de leurs équations, mais ils s’avançaient, non sans inquiétude, dans des terres tout à fait inconnues. On n’en est plus là aujourd’hui.
L’iran, qui dispose de la formidable puissance de calcul qu’on trouve déjà aujourd’hui dans le moindre ordinateur de bureau, dont les industries métallurgiques sont tout à fait capables de fabriquer les aciers très spéciaux nécessaires à la réalisation des ogives, en trente-cinq ans, n’aurait pas été capable de fabriquer une bombinette de type Hiroshima !
Il faut donc penser - et en un sens, c’est plutôt heureux ! - que les Iraniens sont des incapables, et même de parfaits imbéciles.
Sauf que depuis les années 80 il n’est plus nécessaire, pour mettre au point une bombe ou simplement assurer la maintenance de celles qui existent déjà, de recourir à des essais aussi visibles que ceux des crétins de la Corée du nord : la simulation numérique est largement suffisante et les pays nucléaires n’ont plus jamais recours à des essais dans la nature. Il serait bien possible que les Iraniens ne soient pas aussi cons que je le disais plus haut et qu’ils maîtrisent déjà ces sortes de techniques.
Les nations civilisées auront parfaitement compris, après Hiroshima, que la bombe atomique n’avait de sens qu’à titre dissuasif. Ils auront été suffisamment intelligents pour trouver, en 62, une issue diplomatique à la crise des missiles de Cuba. Quand il s’agit en revanche des chiites ou des sunnites qu’on voit désormais se massacrer tous les jours avec une férocité qui dépasse l’entendement, on voit bien se trouve confronté à des nations quasi primitives égarées dans un monde rationnel qui les dépasse complètement et qu’elles appréhendent avec des idées héritées du haut moyen-âge. Dans ces conditions, le pire peut arriver et il arrivera nécessairement si les dirigeants du monde civilisé continuent, comme Obama et quelques autres, à se se comporter comme des autruches.
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