Cher Axel S.,
Je réagis un peu tard à votre article. 8 jours sur Internet : c’est une éternité ! C’est que je me suis longuement demandé si cela valait la peine de vous répondre. Mais comme vous semblez tout de même quelqu’un d’intelligent, j’estime que cela peut vous rendre service. Tant pis si je me trompe : j’aurais au moins essayé.
Vous savez ce que vous voulez : c’est très bien ! Vous ne vous pliez pas à la pensée dominante comme un mouton, c’est encore mieux !
J’approuve et je respecte votre choix de la vasectomie. Qu’un homme choisisse un procédé contraceptif pour lui-même plutôt que de laisser cette charge aux seules femmes est exemplaire.
Toutefois, votre argumentaire souvent péremptoire et sentencieux m’agace profondément et me semble contre-productif. Quand je vous lis, j’ai envie de faire une dizaine de gosses juste par provocation ! Mais je vous rassure, ce n’est plus possible car je me suis déjà fait pratiquer une vasectomie, tout comme vous...
D’abord, malgré toutes vos équations de Kaya et autres théories de Veblen (bla bla bla !), vous semblez très mal maîtriser les notions de base de la démographie. Vous enfilez les perles comme un bijoutier de la place Vendôme. Il serait enfin temps de comprendre que la population mondiale ne va pas augmenter indéfiniment et de manière exponentielle : c’est même tout le contraire. C’est un phénomène qui se vérifie partout, sans exception, et que les démographes nomment la transition démographique.
Jusqu’au XVIIIe siècle, toutes les populations du monde connaissaient une forte natalité qui compensait à peine la forte mortalité, surtout infantile. La population croissait donc très lentement. La fécondité était sacralisée par les religions et toutes les traditions, car elle était alors vitale pour la survie d’un peuple ou d’une communauté, fut-elle familiale.
Depuis le XIXe siècle, avec les révolutions agricole et industrielle et les progrès de l’hygiène et de la médecine qui ont d’abord concerné l’Europe, la mortalité s’est effondrée. Mais comme les familles avaient l’habitude de faire de nombreux enfants, elles ont continué pendant quelques générations avant de comprendre que cela ne servait plus à rien et engendrait même de grandes difficultés de subsistance. La natalité s’est mise alors à diminuer fortement elle aussi, malgré les politiques natalistes et les traditions religieuses. Ce phénomène est à l’œuvre partout dans le monde, mais avec des décalages, suivant le niveau de développement de chaque pays. Le maximum de croissance démographique mondiale a donc eu lieu dans les années 1960 et, depuis, la croissance se poursuit par inertie mais en ralentissant. La plupart des démographes prévoient qu’entre 2050 et 2100 la population mondiale devrait se stabiliser autour de 9 milliards d’humains, à moins qu’il n’y ait de grandes catastrophes entre-temps, qui ralentiraient encore davantage la démographie...
Par exemple, l’Inde, géant démographique, a vu sa fécondité passer de 6,3 enfants par femme dans les années 1950 à 2,7 enfants par femme dans les années 2000. Et cela continue à diminuer.
Donc assez de discours culpabilisant envers celles et ceux qui font des enfants !
En Europe, la natalité est devenue si faible qu’elle ne compense même plus la mortalité pourtant très faible elle aussi. C’est un problème pour le maintien de la population active et pour le financement des retraites. En Chine, la politique de l’enfant unique a si bien fonctionné que le gouvernement chinois y a mis fin en raison d’un vieillissement accéléré de la population.
Quand vous serez vieux, qui s’occupera de vous s’il n’y a plus assez de nouvelles générations ? Allez-vous vous suicider comme Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx, qui ne supportait pas la vieillesse ? Imaginez-vous un monde sans aucun enfant ?
Et, par pitié, si on pouvait cesser d’accommoder le réchauffement climatique et l’empreinte écologique à toutes les sauces ! Quand vous voyagez, vous n’utilisez jamais de voiture ou d’avion ? Vous vivez comme un petit paysan du Sahel ? À qui voulez-vous faire croire ça ?
Enfin, quelle est cette psychologie de bazar qui consiste à croire qu’il faut être parfait pour éduquer des enfants ? Freud a déjà répondu à cette question : quoiqu’on fasse, ce sera mal. Donc, inutile de se mettre la pression. Faire des enfants est un risque, une aventure : eh ! oui...
Et il existe toutes sortes de parents : des casaniers sédentaires, effectivement, et des aventureux nomades qui trimballent leurs gamins sur les routes ou en pleine mer... Pareil pour les adultes sans enfants, j’en connais de très casaniers, qui ont peur de voyager ou de prendre le moindre risque. Donc pas de généralisation abusive.
En plus, vous vous contredisez : ceux qui ont des enfants seraient des égoïstes, puis faire des enfants coûte cher. Faudrait savoir : égoïstes ou prêts à faire des sacrifices, les parents ?
Enfin, dites-vous bien que si vos propres parents n’avaient pas fait d’enfant, vous ne seriez pas là aujourd’hui... Merci Papa, merci Maman, un bisou et au lit !
24/03 08:47 - skrue
J’avoue personnellement que le blabla sur le cout et la pollution me passe largement au (...)
17/03 16:12 - Morgane
@Axel S. Bonjour Axel, je suis journaliste indépendante, et votre témoignage m’intéresse (...)
15/03 19:29 - Axel S.
@moucheron16 Quel mépris en un seul message. Votre vision du monde est partielle. On a presque (...)
15/03 16:23 - moucheron16
Cher Axel S., Je réagis un peu tard à votre article. 8 jours sur Internet : c’est une (...)
13/03 19:22 - Alren
@baron Le pire serait que nous allions vers un refroidissement global, ce qui semble se (...)
13/03 18:56 - Athanagor
Oui ... alors, heuuu bon... Tout le délire sur la surpopulation et tutti quanti je trouve (...)
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