Toutefois, ce programme subversif, sa popularité chez plusieurs couches
de la population suffiront-elles pour être le candidat des démocrates ?
L’intégrité de Sanders pourra-t-elle s’imposer dans un Etat de
l’argent-roi et des lobbys surpuissants ?
La question est
déjà réglée : depuis les primaires mouvementées de 1972 et 1976, le
parti démocrate a des « super-délégués » qui représentent un cinquième du
nombre total de délégués à la convention nationale (dont les Français
oublient souvent qu’elle a pour but d’élire le comité national du parti
et non un candidat à l’élection présidentielle) et surtout font campagne
pour le (ou un candidat de l’appareil afin d’éviter de nouvelles
candidatures « hors-système » comme celles de Mc Govern et de Jimmy
Carter. Avec d’ores et déjà 467 super-délégués contre 26, Hillary
Clinton a déjà gagné. Sanders se bat pour augmenter sa part de délégués
et ainsi obtenir plus de représentants de l’aile gauche des démocrates
au sein du comité national : il ne peut être candidat à la
présidentielle au nom du parti démocrate que dans l’improbable
éventualité où les juges se réveilleraient souvent contre Hillary
(financements « discutables » de la fondation de Bill, affaire des
e-mails).
A contrario, le parti républicain qui n’a pas de
super-délégués mais des délégués-bonus (donc eux aussi élus ou désignés
par la base) pour les États fédérés ayant des majorités républicaines
chez eux et/ou dans leurs délégations au Congrès des États-Unis est
vraiment menacé d’être subverti par Donald Trump.