@Spartacus
Il est parfaitement légitime pour comprendre le fonctionnement de l’économie de comparer le 1% d’hier et le 1% aujourd’hui. La richesse s’accumule autrement que dans les décennies passées et même si cette accumulation est faites par d’autres personnes et par d’autres mécanismes, elle se fait et c’est ce qu’étudie Piketty. Mais même s’il y a quelques nouveaux gagnants, une partie des gagnants anciens restent riches. En France par exemple et uniquement en restant dans le domaine du personnel politique on remarque que Seillières, Bernadette Chirac, ou Françoise de Pannafieu descendent de famille des anciens maître de forge (18ième et 19ième siècle). Il y a donc transmission dans le temps long des anciennes fortunes et du pouvoir qui en découle.
Les attaques contre Piketty viennent du fait qu’il a rigoureusement démonté une des croyances du néo-libéralisme. Selon cette croyance le libre marché allait certes enrichir rapidement et temporairement certaines personnes mais ces richesses devaient ensuite ruisseler c’est à dire à être redistribuées dans un système fluide et ouvert. On constate l’inverse. Une petite minorité accumule des fortunes gigantesques et cette concentration ne fait que s’accélérer. Dans la nouvelle économie, l’accumulation financière de quelques acteurs (les GAFA) leur permet d’acheter toute start-up innovante susceptible de leur faire de l’ombre ce qui les met durablement en situation de quasi-monopole dans leur secteur.
Quand vous parlez de rente d’Etat de quoi parlez vous ? Le coût du service de la dette à dépassé le coût du premier ministère (éducation nationale). Rémunérer des rentiers est devenu la première dépense d’Etat. Et cela est lié au transfert de la création monétaire aux banques privées. Giscard expliquait textuellement que le but de ce transfert était de créer un vaste marché des obligations. La dette d’Etat est donc une création artificielle qui est devenu une rente juteuse que les politiques néo-libérales (cadeaux fiscaux aux plus riches) ne cessent d’alimenter.
Ce que vous ne supportez pas en fait dans les études de Piketty, c’est le fait qu’il décrive le monde économique tel qu’il est, c’est à dire avec une inégalité croissante. A l’inverse vous décrivez et souhaitez un monde imaginaire quasiment sans Etat, sans régulations, sans services publics et qui fonctionnerait magiquement dans l’intérêt du plus grand nombre par les simples mécanismes du marché. Ce monde est une utopie complète. Il n’a jamais existé de société humaine fonctionnant ainsi. Mais le seul fait d’avoir commencé à prendre cette direction a déjà de lourdes conséquences : inégalités croissantes qui engendrent des tensions sociales puis la montée des autoritarismes d’Etat, décrépitudes des infrastructures publiques pourtant indispensable au développement , crise financières à répétition, entres autres maux. La réalité néo-libérale est donc très éloignée de ses promesses.
Enfin, comme je vous l’avais déjà dis, vos attaques de Piketty sont aussi que violentes (puisque vous parlez d’âne ,de mensonges ou de trucages des chiffres) que non argumentées précisement. J’attends toujours des éléments probants. Je reste persuadé que vous n’avez pas lu un ligne de son travail et que vous ne faites que relayer mécaniquement des attaques faites par d’autres sans aucun travail personnel de vérification. Faites preuve d’esprit critique et interrogez-vous sur la provenance de vos accusations.