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Commentaire de Aristide

sur Les députés votent le verrouillage de la présidentielle


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Aristide Aristide 29 mars 2016 12:31

@Fifi Brind_acier


La presse faisait barrage aux informations du gouvernement sous De Gaulle ? Vous n’avez pas peur du ridicule, la presse régionale était largement droitière et soutenait les actions de De Gaulle, la presse nationale riche de nombreux titres était la courroie de transmission de la politique menée.

Vous confondez comme souvent l’accessoire et l’essentiel. Si De Gaulle a privilégié la TV et la radio c’est qu’il a compris rapidement l’impact de ces nouveaux médias de l’époque, il savait qu’il disposait d’un talent exceptionnel de communication, il a su inventer ce que maintenant tout bon politique doit faire dans un discours, la « petite phrase ». Il a su convoquer un nombre incroyable de téléspectateurs à ses conférences de presse, son talent pédagogique , l’expression de ses idées dans un langage parfait, enfin toutes ces qualités ont fait de cet homme un politicien hors du commun. A titre d’exemple, je vous encourage à écouter ou à réécouter cette intervention sur le Moyen Orient dans une conférence de presse en Novembre 1967. De Gaulle y démontre la force de ses convictions et son réalisme politique, vous remarquerez surement la qualité du français utilisé.

Cette préférence pour le contact direct sans intermédiaire, ne veut évidement pas dire que les journaux ne servaient pas sa politique, L’Aurore, le Figaro, France soir, ... enfin comment croire à l’hostilité à De Gaulle dans ces journaux où œuvrait des Michel DROIT, Raymond ARON ou François MAURIAC. S’il existait une certaine hostilité dans la presse, elle était ciblée vers quelques vichystes qui avaient intégré le RPF, PAPON en étant le plus connu. Il ne s’agissait en fait que régler son compte à une partie de la droite vichyste qui se retrouvait au pouvoir en 1958 . De Gaulle se méfiait de cette presse, son pragmatisme le poussait à des tolérances assez étonnantes quand on sait sa droiture politique et personnelle.

Comment a t’il pu ignorer le passé d’un PAPON ? Je crois que l’homme politique est obligé à des compromis, certains nomment cela des compromissions, c’est une affaire difficile qui a mon sens est au coeur de l’action politique. Vous pourrez surement réfléchir sur l’action politique en constatant d’année en année que vos engagements dans l’UPR ne sont que des inactions. Il me semble que si on veut agir sur le réel, il est nécessaire d’accepter le compromis, s’allier avec ceux qui ne sont pas en accord avec vous, se concilier avec ceux qui sont nécessaires pour mettre en oeuvre sa politique.

On peut comme vous le faites, solliciter à chaque message la grandeur de l’analyse de votre homme politique préféré, ou pour d’autres la perfection de leur théories économiques. On peut rester recroquevillé dans ses partis en déplorant que les français ne partagent pas votre admiration, sachez que pour d’autres l’influence si faible soit elle dans un parti qui est en mesure de gouverner est un choix plus efficace.

Si je vous tend un miroir déformant sur votre activisme forcené envers votre chef de parti, sachez que j’admire la persévérance avec laquelle vous continuez à le défendre, insensible à tous les échecs électoraux et autres déconvenues médiatiques.


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