@alinea
La pauvre...Elle ne fait que parodier la marâtre de « Blanche-Neige », qui demandait inlassablement jour après jour à son miroir si elle était la plus belle. Un tel souci de faire figure, nous éclaire sur le moteur des gens, sans qu’on est besoin d’en savoir davantage. Etre acteur, c’est être dépossédé de sa propre vie. On peut en faire un métier, mais quand le miroir aux illusions continue à vous posséder dans la vraie vie, alors bienvenue en enfer.... Etre un fils ou une fille de..Avoir les caméras et les sunlights autour de soi ne vous prédispose pas forcément à l’expérience de la perte, qui est tout de même la dynamique de la vie. De même « la gloire » avec ses artifices et la vanité. Je ne souhaite à personne de devenir célèbre à 20 ans. Beaucoup en sont morts, ou figés dans une boule de verre comme un santon. Quoi qu’on pense de B.B, elle au moins a eu ce courage de claquer la porte aux artifices.
Tout se joue en dehors du réel, en fait, et seul compte le regard que vous portez sur les autres et sur vous. Dans votre tête, vous décidez qui vous êtes, à quoi vous voulez ressembler, et ce qui vous anime. Personne ne pourra vous convaincre du contraire tant que vous aurez cette certitude.
Mais par contre ne demandez pas aux miroirs d’y croire. Il ne font que transmettre l’illusion du premier regard.
Cela me fait penser à un très beau film que vous connaissez peut être, un de ceux que je regardais fasciné à l’époque du ciné club sur la 2, quand il n’y avait que deux chaines, que je n’étais pas sérieux, et que j’avais 17 ans : « Boulevard du crépuscule ».de Billy Wilder .La pointure au dessus « des visiteurs »....
J’ai eu la chance de faire un métier que j’aimais, dans le soin, même si c’était parfois très dur. Mais il m’a mis en contact avec la souffrance, et cela m’a aidé aussi dans le sens où j’ai pu parfois envisager autrement mes problèmes, par le biais de certains patients qui en avaient de bien plus grands que moi. D’une façon indiscutable, non rhétorique. Et c’est une chose que j’ai pu souvent noter d’ailleurs qui est un des moteurs de l’existence. La difficulté rend humain, et compassionnel. Les gens sont ravis d’aider leurs proches, quand ils en ont l’occasion, et relativisent leur problème d’autant, et oublient les gueules cassées, ou les transcende.
Il est un fait : La beauté des gens ou leur laideur supposée, qui nous fascine ou nous heurte au premier égard, évolue souvent très vite quand nous apprenons à les connaitre, et nous oublions grâce ou disgrâce pour nous référer à d’autres valeurs..