A propos de Frédéric Oudéa, le
patron de la banque Société Générale :
« Panama papers » : le
patron de la Société générale peut-il être poursuivi pour faux
témoignage ?
La Société générale est l’un des
plus gros clients du cabinet panaméen Mossack Fonseca, dont les
données internes ont donné naissance aux « Panama papers ».
Or son patron, Frédéric Oudéa, affirmait en 2012, face aux
sénateurs, que la banque française n’avait plus aucune activité
dans le pays. S’expose-t-il à d’éventuelles poursuites pour
faux témoignage, comme se le demande Jérôme Kerviel ?
Frédéric Oudéa, comme le reste des
personnes auditionnées, a prêté serment avant d’être entendu
par les sénateurs. Il n’existe pas, à proprement parler, de délit
de parjure en France – c’est une notion de droit anglo-saxon.
En revanche, comme l’a rappelé le
président de la commission d’enquête, Philippe Dominati, avant
l’audition, les personnes entendues dans le cadre d’une
commission d’enquête parlementaire jurent de dire « toute la
vérité ».
Dans le cas contraire, elles s’exposent
aux peines prévues par les articles 434-13 (cinq ans
d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende) et 434-15
(trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende)
du code pénal.
En échange de leur serment, les
personnes auditionnées bénéficient d’une protection face aux
éventuelles pressions et poursuites en diffamation via l’article 41
de la loi sur la presse. Ce dernier indique en effet que « ne
donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage ni
les propos tenus ou les écrits produits devant une commission
d’enquête créée, en leur sein, par l’Assemblée nationale ou
le Sénat, par la personne tenue d’y déposer ».
Le sénateur PCF veut saisir le bureau
du Sénat.
Comme l’explique le site du Sénat,
d’éventuelles poursuites judiciaires peuvent être exercées « à
la requête du président de la commission » ou, quand le
rapport de la commission d’enquête a été publié et qu’elle
n’a plus d’existence, « à la requête du bureau du
Sénat ».
C’est ce que va demander le sénateur
PCF Eric Bocquet : « Je vais saisir le bureau du Sénat
par rapport à cette problématique. Le PDG de la Société générale
a déclaré en 2012 à la commission d’enquête que sa banque
s’était retirée de Panama. Tout ce qu’on apprend depuis le
début de la semaine est en contradiction avec ses déclarations sous
serment », a-t-il annoncé à Public Sénat.
http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/06/panama-papers-le-patron-de-la-societe-generale-peut-il-etre-poursuivi-pour-faux-temoignage_4897190_4890278.html