Gould est un tres grand monsieur, effectivement.
Par contre, je ne suis pas d’accord sur le caractère de finalité. Ce caractère n’est pas testable, et donc on peut philosopher dessus. D’ailleurs, il faudrait définir ce qu’on entend par finalité. Je sais que certains scientifiques s’intéressent à la question, comme Anne Dambricourt Malassé, mais jusqu’à présent, je n’ai rien lu de convaincant quand à la possibilité de tester cette hypothèse, et les dires d’ADM ne sont que des interprétations, et non des faits (et ici, on pourrait encore débattre de la notion de « fait » scientifique). D’autre part, la théorie actuelle marche aussi avec ou sans cette hypothèse, donc puisque l’hypothèse « finaliste » n’est pas utile à la théorie, il n’y a pas de raisons valables de la considérer scientifiquement. Philosophiquement, elle est importante dans la quête de sens (étions-nous programmé à apparaître, ou sommes-nous le pur produit du hasard ?), et d’ailleurs, c’est sous cette condition que le Vatican a admis l’évolution.
Il est vrai qu’historiquement, des hypothèses apparamment farfelues, et non testables au moment de leur premier énoncé, ont été proposées, puis vérifiées ultérieurement, comme la dérive des continues. Mais ces hypothèses avaient un sens scientifique car elles permettaient d’élaborer des théories testables. Je ne parviens pas à voir de possibilités similaires ouvertes par l’hypothèse « finaliste », que je classerai donc jusqu’à preuve du contraire comme supposition religieuse/philosophique (et rationnelle dans le sens ou on peut raisonner dessus), mais pas scientifique ; on est ici dans deux registres différents.