Pierre Régnier
:
Bonjour Feilusha
1/ Je m’apprêtais à compléter mon article
pour préciser quelques points mal compris, même par des amis proches, mais j’ai
lu vos commentaires avec attention et je suis même remonté dans ma lecture
jusqu’aux 20 derniers que vous avez publiés sur Agoravox. Ils sont
intéressants, et peut-être qu’alors c’est en vous répondant, en plusieurs
commentaires, que je déposerai mes éléments complémentaires.
Vous avez vu dans mon texte un
« déferlement pro-fn », une propagande pour « ma cheftaine »,
etc... Il est vrai que j’ai voté lors des deux dernières élections pour le FN
et que j’ai de l’estime pour Marine Le Pen, simplement parce que le FN est,
selon moi, celui des grands partis qui avance dans la bonne direction sur deux points qui sont pour moi
essentiels dans la période que nous vivons : l’exigence d’un retour de la
France à la souveraineté, à la maîtrise de ses décisions et, d’autre part, la
résistance à l’islamisation du pays, un point sur lequel je trouve d’ailleurs
le FN trop peu explicite et trop peu ferme.
Mais je suis et je reste un militant de
gauche depuis ma jeunesse (depuis 60 ans, j’en ai 78). Je suis plus que jamais
opposé à l’économisme, la philosophie aujourd’hui mondialisée et acceptée par
quasiment tous les gouvernants de la planète. Bref, je suis plus que jamais résolument socialiste. Je suis convaincu
que les partisans de l’économisme conduisent le monde à la catastrophe, et je
le vois présent dans ce qu’on nomme encore « la Gauche » tout autant
que chez les souverainistes comme le FN, mais aussi, dans sa dangerosité
extrême, au sein du parti qui prétend être celui des « Républicains »
et, dans un cas bien connu au moins, celui d’Emmanuel Macron, au sein de
l’actuel gouvernement.
Sur l’attitude du Québec et du Canada face à l’islam je peux, Feilusha, résumer
notre désaccord en partant des premières lignes de votre dernier commentaire.
J’ai retenu, moi, le témoignage d’un athée algérien qui, il y a déjà quelques
années, se disait désespéré : il avait fui l’Algérie où l’islam l’oppressait,
et il avait cru trouver refuge en France, où sa liberté de conscience serait
bien protégée par la République laïque. Il avait dû constater que les
gouvernants français avaient démissionné, et acceptaient la progressive
islamisation du pays. Il lui fallait donc à nouveau chercher ailleurs, et il
partit pour le Québec, qui lui paraissait être le vrai refuge. Une fois là-bas,
il se rendit compte très vite que son nouveau pays d’accueil s’était engagé,
lui aussi, à travers des accomodements dits « raisonnables », dans la
même soumission progressive que la France et, cette fois, il fut désespéré.