Un
intellectuel renommé, populaire, controversé, plutôt alternatif,
récemment devenu académicien
Une
seule ligne pour définir toutes les raisons qu’il y avait de
s’insurger de la présence de cet apologiste de la haine au milieu
des militants de Nuit Debout.
Intellectuel ?
On ne
va pas lui mégoter cette qualification même si l’expression de sa
pensée est essentiellement négative, régressive et nostalgique
mais il n’est pas, à proprement parler, quelqu’un qui pense le monde
de demain et réfléchit à son harmonie future, il ne se projette pas dans
l’avenir autrement qu’en termes d’apocalypse et, n’attendant que
l’avènement de la géhenne qu’il prophétise, il apporte
systématiquement sa contribution à tout ce qui peut en accélérer
l’émergence : c’est un des nombreux théoriciens de la guerre
civile larvée et il était donc parfaitement provocateur de sa part
de se pointer dans un endroit où se rêve un monde réconcilié autour de valeurs nouvelles : c’est une utopie
mais nous avons besoin d’utopie créatrice.
Renommé ?
Certes,
il l’est comme une fabrication du système capitalisto-sioniste où
il rejoint la cohorte des chiens de garde dont il n’est qu’un pion. Est-il un intellectuel reconnu par ses pairs ? Quelle trace
laissera-t-il dans la postérité sinon celle d’un histrion
vindicatif et atrabilaire.
Populaire ?
Oui, si
l’on mesure sa popularité à la caisse de résonance médiatique qui
sert ses intérêts et ceux de ses donneurs d’ordre.
Controversé ?
Bien
sûr, pour toutes sortes de raisons.
Alternatif ?
Dès
lors qu’il ne porte aucun projet sinon le retour en arrière, le
regard rivé dans le rétroviseur, je m’interroge sur la pertinence du
qualificatif.
Toujours
est-il que le fait qu’il ait postulé et été reçu à l’Académie
dans une Institution vénérable mais datée symbolise assez le genre
d’alternative qu’il pourrait représenter.
Au
demeurant, qui se souvient encore du nom des académiciens
d’avant-guerre et combien sont passés à la postérité ?
Poser la question, c’est y répondre.