Applications des traitements mercuriels :
- Ils pouvaient être appliqués en frictions des membres une à deux fois par jour et durant une semaine29 « jusqu’à ce que les dents commencent à s’agacer »27. L’apparition d’une salivation
anormale (signe habituel de toxicité aiguë) était alors jugée bénéfique
et supposée être un signe de l’évacuation du « virus vérolique »27 ;
- Le mercure pouvait aussi être appliqué sur la peau en emplâtres, sur les ulcérations, mais ces emplâtres provoquaient souvent des érythèmes pustuleux nécessitant l’arrêt de ce traitement29.
- Il pouvait être utilisé en lavages (dans un sublimé corrosif mélangé d’eau)29
- Il a enfin été très utilisé en fumigation : des « parfums mercuriels » étant jetés sur des braises dans une cabine/étuve (une sorte de grande boîte en bois dite « archet
» d’où ne dépassait que la tête du malade, parfois elle-même couverte)
où le malade respirait les vapeurs de mercure, parfois durant 20 à 30
jours29. Ce traitement dégradait notamment tout l’intérieur de la bouche du malade, provoquant des « glossites mercurielles » (pouvant fortement déformer la langue30) avec parfois la chute des dents29. Certains auteurs ont attribué cette glossite à la syphilis elle-même31.
Même les nouveau-nés sont traités au mercure, en bains tièdes de sublimé, ou per os par absorption de la « liqueur de van Swieten » mélangée à du lait, voire en traitant la nourrice (onguent mercuriel appliqué sur le corps) de manière à ce que son lait contienne du mercure.
Des ânesses ou chèvres produisant le lait donné aux bébés ont aussi été traités au mercure pour la même raison.
Peu à peu le nombre et la forme des traitements se diversifiaient, toujours sans preuves de résultats.