« Les juges ont constaté que Breivik avait une cellule pour la vie quotidienne, un autre pour l’étude et une troisième pour l’exercice physique, et qu’il lui avait été fourni un équipement d’exercice musculaire, un lecteur DVD, une console de jeux, une machine à écrire, des livres et des journaux. »
3 cellules et bien équipées apparemment ... chez nous c’est plutôt 3 taulard dans une cellule. 21 ans de prison. S’il y a le même système de réduction de peine que chez nous et sachant qu’il en a fait déjà 5, il sera dehors dans 6, 7 ans.
Qu’en pense la société norvégienne et les victimes ?
Voici quelques éléments de réponse : Il faut commencer par dire que la Norvège est le pays où la presse est la plus lue par habitant.
Ne parlant pas norvégien il m’est impossible de traduire le sentiment de la société norvégienne face à cette décision mais cet article (en anglais) répond en partie à l’incompréhension internationale qu’a provoqué cette décision et à sa perception en Norvège : Il y est notamment précisé que contrairement à chez nous où la prison ne sert généralement qu’à punir, eux se soucient de la réhabilitation. Il y est également mentionné la réaction de plusieurs victimes de Breivik comme celle de Viljar Hanssenqui, blessé par balle à l’oeil, et qui perdit un de ses amis dans ce crime de masse : « It feels like they (the judges) are giving more consideration to the perpetrator than to his victims after awhile. ».
Il regrette que les juges aient été « un peu trop politiquement correct » tout en expliquant que chacun avait le droit à un procès équitable et se disant « fier du système judiciaire norvégien » même s’il a ressenti une « blessure physique immédiate » en entendant cette décision.
Autre réaction, celle de Lisbeth Kristine Røyneland, qui dirige le « national survivors’ group » et qui a perdu une fille, qui se déclara « surprise et déçue » et pensant toujours que les droits humains de Breivik n’avaient pas été violés en regard des crimes haineux qu’il avait commis.
Le journal Aftenposten a fait savoir que l’état norvégien ne ferait probablement pas appel.
Le journal DagsavisenIl a même appelé jeudi dernier les autorités à accepter le verdict : « Arrêtons avec l’exploitation cynique du système de la court concernant ces tueurs en série cyniques qui permettent la diffusion de leurs idées politiques abjectes ».
Il est très intéressant de constater les différences de réaction entre chez nous et chez eux (même si cette décision a apparement été ressentie avec des nuances importantes) : en Norvège la population semble souhaiter ardemment une chose : que l’on ne parle plus de cet homme qu’ils ont même du mal à appeler par son nom.
On est bien loin de la mentalité de chez nous où la crapule a droit à des émissions télés poubelle genre celle d’Hondelatte et autres, avec des millions de gens pour les regarder, où l’on fait d’un Dutroux ou d’un Patrice Allègre un monstre sur lequel la population peut cracher son dégoût et peine à dissimuler sa fascination ; sorte de catharsis, qui a la conséquence de faire du bourreau une star, abjecte certes, mais star quand même, et des victimes, des oubliées dont on ne retient généralement qu’au mieux un prénom.
Ca laisse songeur sur l’état d’esprit ...