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Commentaire de Milla

sur « Nuit dehors » à Saint-Denis : quand les citoyens passent à l'action contre les trafics


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Milla (---.---.39.247) 25 avril 2016 21:54

ACCUEILLES DOSSIERSLE TRAFIC DE DROGUE LE TRAFIC DE DROGUE Le chiffre d’affaire mondial annuel du trafic de drogue était selon divers organismes officiels estimé en 2003 à 400 milliards (Md) de dollars, soit l’équivalent du PIB de l’Espagne ou encore 8 % du commerce mondial. Cela représente 50 % de l’activité criminelle organisée. Drogue et mafia sont associées depuis longtemps et les bénéfices engendrés par ce trafic sont des plus avantageux pour les grands clans qui en maîtrisent parfois de la production à la vente finale.

Consommation de coca*îne en Europe Consommation de cocaïne en Europe

Pour la cocaïne, les 2 principales destinations de livraison sont l’Amérique du Nord et l’Europe. L’Amérique du Sud détient le monopole de la production de cocaïne, et c’est principalement en Colombie, au Pérou et en Bolivie que l’on trouve des cultures de cocaïer. Le marché était aux mains des cartels colombiens (Medellin, Cali, le Sentier lumineux, le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru…) durant la dernière décennie, mais les efforts du gouvernement pour éradiquer le trafic ont payé puisque la Colombie a perdu 58 % des surfaces cultivées consacrées au cocaïer entre 2000 et 2009. L’Afghanistan reste le 1er producteur d’héroïne mondial, avec près de 90 % du marché. Le marché mondial de l’héroïne représente 55 Md, et si la French Connection a longtemps régné sur les laboratoires de transformation de la morphine base, c’est aujourd’hui en Colombie qu’est transformée 60 % de l’héroïne mondiale. La production est afghane à 90 %, mais la transformation est colombienne et la distribution sur le continent américain a longtemps été le fait de Cosa Nostra, surtout sous le règne de Lucky Luciano qui a crée un réseau d’ampleur internationale. Aujourd’hui, les chinois ont une part importante dans le marché mondial d’héroïne, ainsi que les Nigérians qui ont pris le relais de la French Connection. On estimait en 2003 à 8 Md € le bénéfice que Cosa Nostra tirait du trafic de drogue et à 7,2 Md € celui de la Camorra.

Organigramme de la Cosa Nostra Organigramme de la Cosa Nostra

Le recul colombien et le démantèlement des grands cartels de cocaïne de Medelin au début des années 80 ainsi que la mort de Pablo Escobar en 1993 se sont accompagnés d’un doublement des surfaces de culture de cocaïer en Bolivie et une augmentation significative (38 %) au Pérou. On estime à 88 Md de dollars US le marché mondial de la cocaïne, réparti entre l’Europe (34 Md) et les Etats-Unis (37 Md). Le renforcement des mesures de lutte anti-trafic dans certains pays a modifié le fonctionnement international et ce sont désormais les clans mexicains qui sont en charge du transport de la cocaïne, via différents pays de transit tels que la république bolivarienne du Venezuela et l’Équateur en Amérique et des pays de la côte Ouest africaine vers l’Europe. En terme de profit, les producteurs ne touchent que 1,5 % des profits bruts, les plus grandes marges étant faites sur la revente au détail, ce sont les trafiquants intermédiaires qui empochent le plus gros bénéfice, environ 24 Md en 2008 aux Etats-Unis. Et c’est là qu’intervient le partage des territoires et les lois implicites qui régissent le trafic de drogue spécialement aux Etats-Unis mais également en Europe. Les grandes familles mafieuses sont organisées comme de grandes entreprises, avec des filiales et des ramifications parfois extrêmement complexes. La hiérarchie y est très structurée, les processus de recrutement codifiés et le cloisonnement entre les différents niveaux très clair. Ainsi donc il y a de multiples intermédiaires entre ceux qui reçoivent la drogue et ceux qui la vendent, ceux qui la conditionnent, la transforment quand il y a besoin, la transportent, la répartissent entre les différents revendeurs. Dans certaines familles, les chefs de zones sont libre de s’organiser comme ils le désirent, du moment qu’ils paient leur du à la famille. C’est le cas de la Camorra napolitaine. Dans Cosa Nostra à l’inverse, la structure est immuable et la marge de manœuvre des responsables d’un territoire est très limitée. La Camorra a fait évoluer l’image du dealer classique en proposant aux petits bourgeois de son territoire de participer au trafic de drogue en devenant petits entrepreneurs. Ils investissent donc une certaine somme, en reçoivent généralement le double et s’occupent eux-mêmes de revendre la drogue dans leur réseau. Plus de petite frappe en jogging qui attend sous sa casquette au coin de la rue, ce sont désormais les ménagères qui font circuler la drogue. Et tout le monde y gagne, la Camorra solidifie son fond d’investissement et accroît sa capacité d’achat, les associés de la bourgeoisie doublent leurs économies et peuvent ainsi investir dans l’immobilier avant leur retraite.

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