Salut à toutes et tous
Drôle de campagne contre la soi-disant
antidémocratie de Nuit Debout à Paris. Finkelkraut n’a pas eu
l’autorisation de rentrer dans la place et voilà que ça fait tout un
drame. Télés, radios ou journaux ont le culot de nous faire une leçon de
pluralisme et de démocratie, eux qui donnent sans cesse la parole à des
Finkelkraut, toujours aux mêmes, ces intellectuels ou pas
sur-représentés jusqu’à l’overdose. Ces médias qui n’invitent quasiment
jamais des acteurs du mouvement social
ou de la contestation et qui se plaignent même quand ils doivent
respecter une égalité de temps de parole (quand elle existe lors des
présidentielles) les obligeant à inviter des courants politiques
minoritaires comme le nôtre, une égalité qui les insupporte. Alors de
quoi se mêlent-ils ? Ils vont aussi nous expliquer comment organiser une
assemblée générale de grévistes ?
Les média ne virent jamais
personne c’est vrai, pas la peine car ils refusent tout simplement
d’inviter et de donner la parole à celles et ceux qui sont dans la rue
ou qui contestent la société.
Et que dire de ces ministres comme El
Khomri qui dit vouloir discuter avec les participants à Nuit Debout et
qui ne semblent pas comprendre qu’il s’agit d’un mouvement contre leur
politique antisociale. Là encore c’est un concert de leçons hypocrites
sur le respect des idées de chacun et de la démocratie. Incroyable non ?
De la part d’un gouvernement qui remet en cause les droits des
salariés, qui fait passer des lois avec le 49.3, qui impose des projet
nuisibles, inadaptés, incohérents comme l’aéroport de NDDL ou encore qui
discute à coup de gaz lacrymogènes, de gardes à vue, d’interdictions de
manifestations, de peines de prison pour des syndicalistes.
C’est
un truc dingue d’entendre Hortefeux, Cioti, Drey ou autres politiciens,
ces éditorialistes qui squattent les média, se dire soucieux de la
liberté d’expression et du pluralisme.
Alors on peut se le dire,
virer des places occupées un Finkelkraut ou des gens d’extrême droite,
c’est défendable, c’est plutôt sain pour un mouvement contestataire et
pour une lutte sociale, c’est même très légitime.
Philippe Poutou