CLARA CARLESIMO ET YANN SOUDÉ
Publié le 25/11/2012 à 18:50 | Le Point.
« Le crime organisé nous emportera. » C’est sur cette phrase-choc que se termine la mini-projection précédant le dernier débat des 8es Rencontres de Cannes. Son auteur : l’ex-procureur de Nice Éric de Montgolfier. Les autres intervenants se succéderont au micro : Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques à la Sorbonne, Catherine Pierce, ancienne vice-présidente du tribunal de grande instance de Nanterre, et Michel Koutouzis, historien et surtout consultant auprès de l’ONU en matière de trafic de drogue et de blanchiment.
Tout de suite, le spécialiste en la matière, Fabrice Rizzoli, procède à un éclairage : « Pour qu’il y ait mafia, il faut qu’il y ait violence érigée en système, accumulation de capital, contrôle du territoire et liens avec les politiques. » Il est vite appuyé par Éric de Montgolfier, qui regrette la « banalisation » du terme : « J’ai vu que François Fillon l’avait utilisé cette semaine dans le cadre de la lutte interne à l’UMP. C’est un abus de langage. » Chaque année, les mafias génèrent 600 à 700 milliards d’euros dans le monde, et n’ont de cesse de se développer. « Le trafic et l’organisation criminelle se sont banalisés », selon Michel Koutouzis. Il donne l’exemple de la Colombie : « Dans les années 1980, on comptait deux ou trois organisations. Aujourd’hui, il y en a des centaines. » Le coeur du problème, c’est que la mafia s’est installée, revêt désormais un aspect global et « a chaussé les pantoufles de la légalité ».
La mafia, parti politique ?
Si la mafia est connue pour corrompre les politiques, et la « bourgeoisie » en général, cette dernière ne se gêne pas pour trafiquer avec elle. Plus encore, en Italie du moins, l’un ne peut fonctionner sans l’autre. « Sans le col blanc, sans le banquier complice, le géomètre qui fait un faux rapport pour construire l’autoroute, ils ne peuvent rien », précise Rizzoli. Les autoroutes, justement, sont un business ultralucratif pour les organisations criminelles. Lorsqu’un appel d’offres est lancé, les Camorra, Cosa Nostra et autres N’drangheta se partagent les portions à construire, ce qui ralentit l’avancée des travaux. Ceux de l’A3, par exemple, traînent depuis plus de 20 ans. La mafia, qui reverse des pots-de-vin et fait chanter les patrons d’entreprises, peut agir dans le silence. « Elles s’inscrivent dans les institutions », précise Montgolfier, qui ajoute que les « institutions s’inscrivent de leur côté dans la mafia ».
Si la législation anti-mafia est très puissante en Italie, ce n’est pas le cas partout. En Turquie, par exemple, la corruption évidente entre politiques et mafieux n’est que très peu remise en cause. Sauf quand ça va mal. Koutouzis évoque le tremblement de terre à Istanbul, dans les années 1990 : « Le mécanisme politique concernait tout le monde, des loups gris au PKK. La mafia garantissait le vote des populations et obtenait des permis de construire. Lors du tremblement de terre, rien n’est tombé sauf les bâtiments construits grâce aux permis accordés aux mafieux. Il y a eu près de 20 000 morts. »
Et la France, dans tout ça ?
Interrogé au sujet de l’implantation de la mafia sur la Côte d’Azur, Éric de Montgolfier assure qu’il n’y a jamais été confronté directement, mais prévient : « On a l’impression que je n’ai rien fait, mais j’ai fait l’essentiel, éviter le crime. » « On n’a pas mis les moyens proactifs pour lutter », rétorque Rizzoli, en désaccord total avec le procureur 
21/06 00:05 - Deva
@MILLA Quest en til de la suite des suspect ? Prison ou liberee ?? Merci de (...)
28/04 19:24 - Milla
Les étranges liaisons de la milice parallèle du Front National Dixit : Entre le Front National (...)
27/04 21:23 - smilodon
27/04 21:22 - smilodon
27/04 17:41 - blablablietblabla
Milla encore une mal-baisé ou pas baisé du tout. Tout vient de la sexualité , y a qu’a (...)
27/04 12:07 - Milla
@foufouille Tu me demandes de regarder les médias israéliens ? Morderire
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