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Commentaire de Milla

sur Le Pen s'allie aux royalistes d'extrême droite de l'Action Française : le FN est antirépublicain, Macron aussi !


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Milla (---.---.1.10) 27 avril 2016 13:08

La « GUD connection » tient les finances de Marine Le Pen

05 Avril 2016 Voici ce que nous publions sur notre blog le 17 octobre 2013, la découverte des trafics financiers du Front National n’en est pas une, pas plus que ses liens avec l’extrême-droite du GUD. Frederic Chatillon proche également de Thierry Meyssan, de SOral et Dieudonné. Affaire d’idéologie, certes mais surtout de gros sous. (note de Danielle Bleitrach) 18 Octobre 2013 Posté le octobre 17, 2013 par larmurerie

Par Marine Turchi et Mathilde Mathieu, Médiapart, 17/10/13

Marine Le Pen a confié à la galaxie des anciens du GUD, groupuscule étudiant d’extrême droite radicale, de nombreux postes financiers, leur conférant la haute main sur la trésorerie du parti. Au centre de cette nébuleuse : Frédéric Chatillon, dont la société a perçu 1,6 million d’euros pendant la campagne présidentielle, d’après des documents consultés par Mediapart.

Le Front national n’est pas « d’extrême droite ». C’est le nouveau combat sémantique de sa présidente, qui menace d’« actions en justice » ceux qui continueraient à accoler ce qualificatif à sa personne et à son parti. Pourtant, depuis son arrivée à la tête du Front national, Marine Le Pen a confié au cercle des anciens du GUD (Groupe union défense) de nombreux postes et missions financières, leur conférant la haute main sur la trésorerie du parti, d’après des documents inédits consultés par Mediapart.

Au centre de cette nébuleuse, le sulfureux Frédéric Chatillon, chef emblématique du GUD dans les années 1990. Cette organisation étudiante d’extrême droite radicale s’est fait connaître par ses actions musclées, racontées par Chatillon et ses acolytes dans Les Rats maudits. Nationaliste révolutionnaire, adepte des arts martiaux, il sera aussi directeur de la librairie révisionniste Ogmios.

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Frédéric Chatillon lorsqu’il était chef du GUD, à partir de 1991.Frédéric Chatillon lorsqu’il était chef du GUD, à partir de 1991.© Les Rats Maudits

Vingt ans plus tard, la communauté des gudards forme un clan qui mêle amitié, réseaux politiques et business. Ses membres possèdent de nombreuses sociétés où les actionnariats se croisent et où les uns font travailler les autres. Quand ils ne travaillent pas pour le Front national, ou plutôt pour Marine Le Pen, qui a promu dans l’ombre toute cette « génération Chatillon » (lire aussi notre enquête « FN et ultras : les preuves d’une amitié »).

Car parmi les prestataires de la campagne présidentielle 2012 de Marine Le Pen, on retrouve Frédéric Chatillon et sa société de communication Riwal. La présidente du FN l’a connu à l’université d’Assas. Ils se considèrent tous deux comme de « vieux potes de faculté », affirme Chatillon. Questionnée sur France Inter pendant la campagne, Marine Le Pen l’avait présenté non pas comme un « ami » – ce qu’elle avait fait dansLe Monde –, mais comme « un de (ses) prestataires de service ». Au FN, on explique que « M. Chatillon est un fournisseur ».

Un « fournisseur » qui joue tout de même les conseillers officieux et les passerelles politiques. C’est lui qui organise les tournées en Italie de Marine Le Pen (exemple en octobre 2011), grâce à ses réseaux néofascistes – « mes anciens alter ego », dit-il. C’est lui encore qui approche l’ancien pasquaïen Bernard Marionnaud, PDG du groupe de parfumerie, pour mener la liste « Rassemblement bleu marine » à Clamart, aux municipales de 2014.

Capture_decran_2013-10-15_a_20.26.13[1] Frédéric Chatillon accompagnant Marine Le Pen lors de son voyage en Italie, le 22 octobre 2011.Frédéric Chatillon accompagnant Marine Le Pen lors de son voyage en Italie, le 22 octobre 2011.© Capture d’écran d’un documentaire de Canal Plus.

Frédéric Chatillon est surtout devenu le prestataire phare de la campagne frontiste de 2012. D’après le compte présidentiel de Marine Le Pen, que Mediapart a consulté, l’entreprise de l’ancien leader du GUD a facturé 1,66 million d’euros de prestations à la campagne (presque un cinquième des dépenses déclarées par la candidate, prises en charge par l’Etat à hauteur de 8 millions). L’année dernière, il affirmait à Mediapart n’avoir engrangé que « quelques centaines de milliers d’euros ».

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Frédéric Chatillon prend des photos lors de la tournée de Marine Le Pen en Italie, en octobre 2011.Frédéric Chatillon prend des photos lors de la tournée de Marine Le Pen en Italie, en octobre 2011.© Capture d’écran Canal Plus

Il a en réalité conquis le monopole de la communication de la présidente du FN : impression des affiches et documents de propagande électorale (960 680 euros), campagne Internet et applications pour smartphones (258 204 euros), retransmission sur Internet des réunions de Marine Le Pen (69 607 euros), envoi de SMS et emailing pour mobiliser les sympathisants (11 182 euros), impression et routage de mailings sur la candidate (167 001 euros), frais et diffusion pour les échanges avec les blogueurs par Facebook et Twitter (11 601 euros), fournitures pour le local de campagne (6 757 euros), travaux d’agencement dans le local (32 500 euros), etc.

Riwal : aménagement bureaux 1-3de160821f[1]

Des sommes qui ne choquent pas Wallerand de Saint-Just, le trésorier du FN : « Cela me paraît normal et correspond à des prestations réelles. » « Il a beaucoup d’activités au FN, reconnaît-il. Il voit régulièrement Marine Le Pen, ils ont de bonnes relations, des relations anciennes. Nous avons confiance en lui, en son travail. »

Le micro-parti de Le Pen totalement aux mains de la galaxie GUD

Outre Riwal, une toute jeune société de la nébuleuse Chatillon a travaillé pour la campagne de Marine Le Pen : Unanime, créée en 2011 et domiciliée à la même adresse que deux sociétés d’Axel Loustau, autre proche de l’ancien chef du GUD. Unanime a réalisé la maquette et l’impression de journaux du FN, pour plus de 152 000 euros.

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Unanime

Ses actionnaires ? Deux figures de la galaxie Chatillon, Sighild Blanc (salariée et actionnaire de Riwal) et Thibault Nicolet. Ils apparaissent tous deux dans le magazineCigale (la première en a été la directrice de publication, le second y figure dans une interview-promo). Ce détail est loin d’être anodin : ce mensuel gratuit sur « l’art de vivre à la parisienne », distribué dans les boulangeries, est au cœur de la « GUD connection ». Réalisé par l’équipe de Riwal, il est édité par la société Taliesin, dont les actionnaires fondateurs ne sont autres que Frédéric Chatillon, son bras droit Jildaz Mahé O’Chinal, et Philippe Péninque, conseiller officieux de Marine Le Pen.

Parmi les prestataires de la campagne présidentielle de Le Pen, un autre nom retient l’attention : celui de Minh Tran Long. L’intéressé confirme à Mediapart avoir assuré« une prestation de régie technique », sans vouloir en dire davantage. Après avoir milité dans les années 1970-80 à la Fane (Fédération d’action nationale et européenne), un groupuscule néonazi, puis s’être engagé sept ans dans la Légion étrangère, Minh Tran Long a lancé sa société d’événementiel, Crossroads. Il apparaît lui aussi dans le magazine Cigale, où il signe une chronique sur les applis iphone et où une page est dédiée à sa société.


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